Anthony Delon 1985 : une veste, une histoire

Portrait Anthony Delon
Anthony Delon revient sur le devant de la scène avec son label « Anthony Delon 1985 », date à laquelle il l’avait lancé et réussi à se hisser parmi les meilleures marques de blousons en cuir.

Après trente ans dédiés au cinéma, Anthony Delon réveille sa marque. Il revient sur le devant de la scène avec son label « Anthony Delon 1985 », date à laquelle il l’avait lancée et réussi à se hisser parmi les meilleures marques de blousons en cuir. Du haut de ses vingt ans, l’artiste polyfacétique remportait déjà un vif succès, numéro deux des ventes après Mac Douglas. Fasciné à l’époque par les coupes et les matières, il distribuait ses collections dans 130 points de vente en France avant de tirer un trait temporaire sur sa marque et de prendre le chemin du septième art. Depuis un an et demi, Anthony Delon a repris la création en main sous une nouvelle société en gardant son nom d’antan qui lui porte chance. Son nouveau showroom situé à Paris 1er aux Tuileries est ouvert depuis quelques semaines.

Passion cuir

Passionné par son travail, c’est lui qui dessine l’ensemble de ses pièces. Anthony Delon parle du cuir avec émotion et respect, détaillant la provenance de chacune des peaux utilisées. Tous ses blousons sont fabriqués à Paris, les tanneries sont en France et certaines peaux viennent d’Italie ou d’autres contrées. « Je n’utilise que les peaux d’animaux que l’on consomme », précise-t-il au début de notre visite. « Je ne fais pas non plus de cuir exotique, à moins d’une commande exceptionnelle. »

Veste en chèvre velour tannée en France venue d’Inde, laine d’agneau Mérinos réversible d’Espagne, peaux de Nouvelle Zélande ou agneau français de chez Bodin Joyeux figurent parmi ses références pour des pièces uniques et Made in France. « J’utilise beaucoup d’agneau végétal, qui a la particularité d’être traité sans produits chimiques, sans chrome. Je vois autour de moi des gens du secteur qui ont tendance à utiliser de l’agneau plongé car c’est facile à faire. Je pense au contraire que chaque blouson, chaque pièce, mérite une peau bien spécifique. D’ailleurs, il y a des pièces qui sont très jolies en agneau plongé et d’autres qui ne le sont pas. Tout dépend des sensations que vous voulez transmettre et de l’histoire que vous souhaitez raconter ».

Les films hollywoodiens comme source d’inspiration

Les histoires? Anthony Delon en connaît d’innombrables et sait les raconter. Pour cause, il s’inspire du cinéma ayant bercé son enfance. Il a donc créé cinq familles icôniques de blousons et vestes en cuir issues de grands films américains. « Ça c’est mon perfecto. J’ai créé au niveau des poches un emplacement arrondi ‘bean’, reprenant la forme d’un haricot. Ce design est typique des années 50 et ma première inspiration pour tous les blousons de motards est L’Équipée sauvage avec Marlon Brando.

Le vintage classique s’inscrit, lui, dans L’Affaire Thomas Crown de Steve MacQueen. « Il ne portait pas de cuir, mais je me suis inspiré de lui, de son personnage, de sa silhouette. » Une veste en vachette au style des années 70 puisée dans les films de Martin Scorsese comme Taxi Driver ou encore un sublime manteau trois-quarts, inspiré de Blade Runner. « Je garde en mémoire l’image en scène d’ouverture où l’on voit Harrison Ford en train de manger des nouilles ! Il portait cette même veste mais plus longue et je l’ai raccourcie en y ajoutant ma touche personnelle. Donc tous les modèles que je ferai en trois-quarts feront partie de cette famille vintage. »

Un nouveau show-room au cœur de Paris

Le showroom Anthony Delon a des airs d’échappée belle, de tons chauds et de rock’n roll. Le tout présenté simplement et avec beaucoup d’élégance. On y retrouve sur des portants, absorbant la lumière de la cour intérieure, ses plus belles pièces homme et femme, ses collaborations et ses nouveaux modèles. « Voici le dernier blouson que j’ai dessiné. Les trois zips que vous voyez sur le devant rappellent les combinaisons de pilotes de chasse. Ça c’est ma Flight Jacket femme que j’ai appelée Amélia, en hommage à Amélie Earhart, première femme à traverser l’Atlantique en solitaire. Elle était belle, courageuse et portait ce gros blouson en cuir. C’est un bombardier, le blouson de la seconde guerre mondiale et c’est ultra résistant. » Le designer avoue être le seul à faire un blouson à trois zips. Une de ses créations emblématiques où l’on reconnaît bien la patte de la marque.

Un service sur-mesure et personnalisé

Soucieux du moindre détail, Anthony Delon propose un service personnalisé à sa clientèle. Il fait du sur-mesure et de la demi-mesure suivant les goûts et les envies de chacun. «Comme on fabrique à Paris, l’avantage sur les autres marques c’est que je peux vous faire un blouson sur-mesure en trois semaines et de la demi-mesure en une semaine. Alors que d’autres marques le feront en deux mois. Si j’ai la peau, je vous le fais tout de suite. »

La star du grand écran, qui aime sortir des sentiers battus, est même parti vendre ses créations en Suisse dans un endroit tout à fait surprenant. « J’ai conçu un blouson pour homme en chèvre et en agneau pour femme pour un stand de tir high-tech à Genève avec tous types d’entraînements antiterroristes…  Le stand est très sélecte et propose des objets de luxe comme des montres ou des poignards de chasse avec des manches en cornes de mammouth…»

Une distribution triée sur le volet

Après avoir exposé au Printemps en pop-up store, Anthony Delon a choisi de s’allier avec d’autres artistes, le temps d’une collection capsule, imaginée sur un autre thème qui lui est cher : les samouraïs. Toutes ses pièces sont peintes au dos à la main. Depuis, il s’est offert son propre showroom et commercialise ses créations chez Nous rue Cambon (l’ancien concept-store Colette), puis à Avignon dans le multimarque de luxe Actuel B. D’autres projets d’ouvertures sont en cours pour cette année, notamment à Lyon et Paris.

Positionnée sur un segment de luxe accessible, Anthony Delon 1985 propose un prix de base en magasin pour un blouson femme de 1200 et 1400 euros pour homme avec un blouson en prix d’appel à 1100 euros. Pour un bombardier, comptez 2350 euros 
jusqu’au modèle streetwear en Merinos à capuche à 2500 euros. Quant aux peaux véganes, l’artiste y songe. Elles seraient une alternative intéressante une fois que la marque sera bien installée.

Rédaction Anne-Sophie Castro
Photos © Laurence Laborie

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