La botte camarguaise, labellisée après la charentaise
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Nichés dans un havre de paix au coeur du XXe arrondissement de Paris, les ateliers de haute maroquinerie Beynat et Janniaux abritent des créations d’exception tant par la préciosité des matières que la passion des artisans qui les façonnent. Visite guidée.
Entrer dans la manufacture vous plonge dans un univers hors du temps où règnent calme et sérénité. Sur près de 2 000 m², les petites mains s’affairent sur des cuirs qu’elles subliment avec dextérité. L’odeur si particulière des peaux, les palettes chromatiques, la délicatesse des gestes métiers… Beynat et Janniaux est riche d’une expertise particulière dans le travail des peausseries exotiques : crocodile du Nil ou d’Australie, python du Vietnam, lézard de Java, iguane, galuchat, autruche d’Afrique… La diversité de son stock de peaux est considérable.
Spécialisée à l’origine dans la fabrication de petite maroquinerie, l’entreprise, fondée en 1947 par Georges Beynat et Hervé Janniaux, intervient depuis les années 1970 en sous-traitance pour les plus grands noms du luxe. « Notre activité pour les acteurs majeurs du luxe nous assure une maîtrise de différentes techniques », souligne Guillaume-Victor Laplace, son Directeur Artistique. Très attachée à la transmission de savoir-faire authentiques associés à l’innovation, la structure parisienne forme ses artisans à la polyvalence, une équipe cosmopolite venue des quatre coins du globe. De l’atelier de lissage des peausseries aux emporte-pièces, de la refente au parage et l’encollage, de la couture sellier à la main à la teinture des tranches…toutes les étapes de création sont maîtrisées en interne, du développement du prototypage à la production.
Reconnue Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV), la maison écrit une nouvelle page de son histoire en relançant depuis deux ans sa propre marque Vassant Paris composée de « pièces intemporelles, des valeurs sûres », explique le DA. Le fabricant d’articles de luxe en cuir propose ainsi une large gamme de petite maroquinerie – plus de 120 modèles -, du traditionnel portefeuille à des pièces plus singulières répondant à des besoins spécifiques. Mais les collections signées Vassant Paris se déclinent aussi à travers une gamme diversifiée : maroquinerie, mobilier, accessoires…
La boutique-showroom, adjacente aux ateliers, accueille un public averti que le directeur artistique accompagne au gré de ses desiderata. Les experts maison comblent ainsi les rêves les plus fous de particuliers, amateurs de pièces uniques. Les créations, réalisées sur commande, sont personnalisables à l’envi : choix des peausseries, des coloris, des finitions… La seule limite ? « Celle de la créativité de nos clients ! Beynat et Janniaux est capable de répondre à tous leurs besoins en cuir, jusqu’aux demandes les plus inattendues. Ainsi nous avons gainé un intérieur de bateau entièrement en cuir de crocodile », se souvient Guillaume-Victor Laplace. De l’ultra personnalisation pour une clientèle, à 70% étrangère, à la recherche d’un certain art de vivre à la française. « La marque a à cœur de proposer une démarche authentique dans l’élaboration de pièces héritages. Au-delà des objets, il s’agit avant tout de la transmission du plaisir et de la valorisation d’un métier d’art. Vassant Paris ne vend pas un produit de mode mais un savoir-faire. »
Flashback. Tout juste arrivé de l’île Maurice, Vassant Faugoo intègre l’atelier en 1974 pour un remplacement au poste de mécanicien. Perfectionniste et discret, le jeune homme va, au fil des années, dédier sa vie à sa passion pour ce métier et gravir tous les échelons jusqu’à reprendre les rênes de l’entreprise vingt ans plus tard. À partir de 2001, le dirigeant va développer une offre de maroquinerie. L’activité prospère rapidement, le conduisant à reprendre deux ans plus tard la Maroquinerie de Champagne à Romilly-sur-Seine afin d’augmenter les capacités de production. Aujourd’hui le groupe, qui réalise un chiffre d’affaires annuel de plus de 10 millions d’euros, emploie 140 personnes sur deux sites, à Paris et dans l’Aube.
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Rédaction Laëtitia Blin
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