Un métier prisé, qui se diversifie
La création d’un nouveau Titre de spécialité validé par le ministère du Travail met en lumière un artisanat d’art, jugé de plus en plus porteur. « Je trouve formidable qu’un métier ancestral, avec des gestes et des outils quasi inchangés depuis l’origine, puisse trouver de nos jours autant de champs d’application sur autant de secteurs d’activité, s’enthousiasme Diane Deblyck. Le métier de sellier garnisseur sert à la fois ce qui est ancien, voire historique, et ce qui est d’une extrême contemporanéité. » Des attelages de carrosses aux intérieurs de yachts, d’hélicoptères, de trains jusqu’aux véhicules de collection, c’est toute une histoire de la mobilité qui est étroitement liée à la sellerie garnissage. « Le secteur automobile est certes confronté à différents enjeux, poursuit la dirigeante. Pour autant, les véhicules de collection et de prestige sont devenus un réel « placement passion ». La croissance de ce segment sert pleinement le métier auquel nous formons. La maîtrise de ses techniques permet de réaliser tout intérieur nécessitant un soin extrême et une grande complexité de mise en œuvre, à partir de matériaux souples, cuir en tête. Car le sellier garnisseur peut intervenir partout où le cuir est présent ! Les univers de la décoration, du mobilier – secteur médical compris – et plus largement du design d’intérieur ont besoin de ce métier exigeant, très complet, qui sert ce qui est rare et doit perdurer. La créativité est sa seule limite ! »
Le luxe pour horizons
Qui dit luxe, dit exclusivité, voire confidentialité. Le Domaine d’Epagny se révèle un site ultra sécurisé, parfaitement adapté aux spécificités des métiers rares et des diverses demandes sur-mesure. « La sellerie garnissage, telle que nous l’enseignons, répond aussi bien aux besoins de création que de rénovation de très haute qualité, assure l’entrepreneuse. En l’espace de huit ans, on constate que l’on est passé de 10% à 50% des diplômés qui créent ou reprennent une entreprise de sellerie. Aucun n’a cessé son activité. Au contraire, ils développent leur entreprise avec une autre mentalité qu’il y a encore quelques années. Ils s’organisent entre eux, se soutiennent et font appel les uns aux autres en fonction de la fluctuation des commandes et de la charge de travail. Ils privilégient la complémentarité plutôt que la concurrence effrénée. Cela fonctionne parfaitement. Les autres diplômés sont salariés dans différents types d’entreprises. Cela va de la sellerie généraliste ou spécialisée, à l’aéronautique, à l’ameublement, à la carrosserie de renom ou encore la tabletterie, où le gainage est une technique indispensable. Le spectre est large. Le poste de prototypiste est un autre débouché possible. » Les Ateliers Français de la Sellerie sont voisins de l’École du Cuir au Domaine d’Epagny. « Nous y avons développé un véritable savoir-faire en termes de gainage, précise Diane Deblyck. Autant pour des maisons de luxe, des maisons innovantes, telle E.F.A.S.E, ou encore des particuliers en quête de pièces uniques. Il n’est pas rare que nous réalisions des bagages et accessoires assortis à l’intérieur d’un véhicule. » Les Ateliers Français de la Sellerie ont reçu en 2024 le Trophée de la Performance dans le cadre de l’événement Passion d’Entreprendre.
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