Esquisses
Ne pas connaître l’angoisse de la page blanche, et mieux encore se délecter de ses nuances de blancs et faux blancs, blanc papier, blanc plâtre, blanc laiteux, jusqu’au mastic au presque beige… Des peausseries qui jouent la « carte blanche » et la naturalité avec ces tannages végétal, chrome-free, dans des mains ultra souples, tout en rondeur ou aspects soyeux (Dani, Soydan, Dias Ruivo). Naturalité et blancheur qui n’excluent pas la couleur, avec ce procédé de tannage au sumac, mis en avant cette saison et qui permet d’obtenir une couleur pleine et profonde, habituellement plus complexe à obtenir en tannage végétal. Les brillances sont discrètes, une envie de beaux classiques, de chèvres juste glacées comme il faut, d’irisations subtiles sur agneaux stretch, des finitions en surface comme en murmure, tout en soupçon (Alran, Cuirs du Futur, Curtidos Lajara, Poletto, TMM). Du gris au blanc, le simple, l’ultra lisse, dans des mains pleines, lourdes, les touchers gomme, les nubucks sont eux aussi travaillés dans des coloris intemporels, couleurs de poussière, de pierre (Conceria Stella). Tracer des lignes, dessiner des plans… et s’émouvoir de la rigueur géométrique de grains mécaniques, d’embossages savants ou encore de patchs minutieux (Bizzarro, Dias Ruivo). Et ce sont aussi les grains classiques qui sont retravaillés cette saison, grain caviar, par exemple, avec cette proposition tout en souplesse, dans un double-ton noir-pétrole quasiment imperceptible (Conceria 800), ou l’iconique saffiano, sur chèvre, dans un inattendu orange (Alran).