Une renaissance urbaine
La dernière chamoiserie niortaise est restée friche industrielle durant une dizaine d’années. En 2015, un projet de reconversion a jeté les prémices d’un vaste programme à finalité culturelle et touristique, s’étendant sur 25 000 m2. L’architecte Franklin Azzi a conduit la réhabilitation du site à la croisée de la Sèvre et du parc naturel du Marais poitevin. Port Boinot sort de terre en 2020. Il regroupe jardins thématiques et bâtiments historiques, invitant à replonger dans la mémoire industrielle. Les ouvrages hydrauliques du moulin d’origine ont ainsi été rénovés et les anciens bassins de traitement des peaux, végétalisés. La Fabrique abrite désormais les ateliers de production, construits vers 1940 sur trois niveaux. Quant au Séchoir, il désigne le bâtiment phare, « symbole » des chamoiseries de la région. Il accueille aujourd’hui l’Office de Tourisme Niort-Marais poitevin ainsi qu’un espace de sensibilisation aux richesses patrimoniales. Au dernier étage, la salle Théophile Boinot explore le passé au fil d’expositions, nourries par le patrimoine industriel, la mémoire ouvrière, un savoir-faire du cuir ancré sur le territoire. Les peaux de chamois ont donné lieu à plusieurs produits très spécifiques : mentonnières pour casques de pilotes d’avion, œilletons pour les caméras, accessoires ménagers utilisés dans l’automobile comme dans l’optique, sans oublier les gants à la finesse extrême. Autant de « produits complexes à réaliser, liés à la mode et au luxe, précise Fabienne Texier. Les fonctions techniques de la peau de chamois sont remplacées par des matériaux techniques plus modernes ».
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