Foulons et Palissons fait revivre la tannerie
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Le printemps-été 2022 s’annonce multidisciplinaire, diversifié, mêlant couleurs, textures et matières. C’est aussi et surtout la conclusion d’une longue période de réflexion initiée il y a 18 mois. Une trilogie dont le premier temps, justement dénommé « contretemps » en disait long sur la période de latence qui s’est offerte à nous, mutant en « égologie » au sortir de la première vague de la crise sanitaire. Louis Gérin et Grégory Lamaud, Directeurs Artistiques de Texworld, nous invitaient à « mener la révolution en notre cœur, une révolution copernicienne inversée et pleine d’humilité pour changer notre regard, mieux s’oublier, s’ouvrir aux autres, savoir écouter et se guérir d’abord en notre for intérieur ».
« Dans cette nouvelle course, il n’y a pas de ligne d’arrivée, seul compte le départ. »
Point d’orgue de leurs analyses, la thématique de la saison – Émergence – porte aux nues une nouvelle idée, nouvelle culture et nouvelle dimension socio-économique pour pouvoir « continuer à vivre tout simplement ». Quelle est notre place dans la société ? Comment en sommes-nous arrivés à vouloir systématiquement dominer la nature ? Que peut-on faire pour l’écologie ? Comment cultiver notre différence au milieu du biotope ? Pourquoi mettre un terme aux modèles qui ne fonctionnent pas ? Illustrée par la force symbolique de quatre cités mythiques, la saison printemps-été 2022 nous offre une vision utopiste, capitalise sur les valeurs réelles et tangibles, explore nos plus profondes racines.
Cité idéale, l’Atlantide nous reconnecte à nos sources, aux origines de la vie. Dans ce courant d’inspiration marin, l’esprit aquatique règne en maître sur les textures, tout en reflets, les agrégats calcaires sortis des profondeurs abyssales. La préservation des ressources naturelles intègre le monde séculaire, le fond des âges dans une gamme de couleurs positives mais adoucies, néo pastels. Fortement imprégnées de la nature, les tonalités ont perdu leur infusion de noir et de gris mais ne sont pas encore totalement lumineuses et éclairées.
Entrer en communion avec le rythme naturel, très lent, s’exprime « là où l’avarice de l’homme ne s’est pas portée, (…) ces étendues vides où le ciel omniprésent est un appel divin à la terre promise ». Une approche plus terre à terre, empreinte de désert et minéralité, flirtant avec des silhouettes « gentleman farmer ». Fibres texturées et palette apaisée révèlent la matière dans toute son authenticité et nous invite à ralentir, à nous poser des questions fondamentales sur le sens de nos vies.
L’avenir ne se situe pas seulement dans le spectre de la nature mais « dans le berceau de nos cultures et civilisations » comme de nos villes. L’illustration de Metropolis traduit le paradoxe de la nature qui a réussi à s’infiltrer, reprendre ses droits dans le théâtre de nos convenances sociales. La délicatesse des fleurs rompt avec la dureté des pierres pour insuffler une dynamique urbaine à la fois organique et minérale. Un printemps de coloris nude (chair), de pétales de roses, de vieux roses s’épanouit dans des matières techniques et sportswear plébiscitant le confort, ponctué de tons plus vifs et d’éléments plus habillés.
« C’est déjà une première certitude : quel que soit le monde qui émergera demain, la nature en sera le ciment. »
Symbole de la diversité du monde à travers l’éclat des couleurs ou des inspirations lointaines, Babylone rend hommage au partage, à contre-courant de la polémique autour de la réappropriation culturelle. Le lien entre la fibre et le produit fini, l’interprétation des teintes, les touches ethniques et références aux époques… l’essence de la mode, au sens large du terme, se nourrit d’un melting pot dynamique, très vivant pour construire la société d’aujourd’hui. Intrinsèquement liée à la nature, elle rejoint le biotope qui nous a créés et nous maintient en vie.
Émergence prône le retour à l’être, être ce que l’on est et non l’image que l’on voudrait donner. Libres à nous de sortir des schémas établis pour réinventer la filière, puiser dans la nature pour « redevenir ce que nous avons toujours été : un simple souffle qui accompagne l’histoire ».
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Rédaction Juliette Sebille
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