Pourquoi avoir choisi de faire entrer la sneaker au musée ?
L’idée d’exposer la sneaker m’est venue au contact de mes élèves (NDLR – Constance Rubini est professeure de design à l’École Cantonale d’Art de Lausanne), des jeunes designers qui semblaient très attirés par cet accessoire aux multiples facettes. Deux raisons concomitantes ont renforcé mon choix, la première étant d’ordre sociologique. Aujourd’hui tout le monde porte des baskets, quel que soit son âge, son sexe, son origine, son milieu social… la sneaker est un véritable phénomène de société et peut donc faire écho à bon nombre de visiteurs. La seconde raison est qu’il s’agit d’un objet de design malléable, une source d’expérimentation et de recherches qui génère des investissements colossaux. Pour toutes ces raisons, il nous paraissait légitime de faire entrer un tel objet au musée. J’ai travaillé en collaboration avec Étienne Tornier, responsable des collections XIX-XXIe siècles du musée et un comité artistique de haute voltige qui a apporté son expertise au projet. Parmi ses membres : Jacques Chassaing, Designer chez Adidas depuis 1981, Pierre Demoux, auteur de « L’Odyssée de la basket » et journaliste aux Échos, ainsi que Thibaut de Longeville, réalisateur des documents « Sneakers, le culte des baskets » et « Air Force 1 : Le documentaire ».