Secrets de fabrication
L’exposition permet en même temps de se familiariser avec un vocabulaire technique spécifique, celui de la tannerie. Epilage, foulons, pelletier, corroyage… Car en se penchant sur une partie de son patrimoine, elle dévoile le processus complexe et encore mal connu de la transformation de la peau brute en cuir. Étape après étape, du travail de rivière au finissage… « Le lavage des peaux et leur conservation nécessitaient beaucoup d’eau et de sel, précise Marie Pichard. Elles pouvaient sécher entre 18 et 24 mois avant de devenir imputrescibles et résistantes. Les peaux, qui étaient dures comme du carton, étaient enduites d’huile de foie de morue afin de retrouver de la souplesse. Il fallait imaginer, après le travail de rivière et les bains successifs, un millefeuille de peaux et d’écorces de chêne, riches en substances tanniques, dans des cuves creusées à même le sol. » Un travail long, difficile, peu reconnu. Les artisans tanneurs, pourtant, recyclaient avant l’heure ! Non seulement la peau devenue cuir mais aussi « les poils et la graisse qui, une fois récupérés, servaient à fabriquer du feutre et de la colle ou de la gélatine ».
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