Recyc Leather ou l’avènement
d’une matière issue de chutes de cuirs

D’un côté, Olivier Grammont, consultant développement dans le secteur de la maroquinerie. De l’autre, Aron Yu, officiant dans le domaine de l’imprimerie de luxe. Quand les deux hommes se rencontrent, en résulte une start-up alliant cuir, dextérité et durabilité. Le concept, Recyc Leather, est né et se décline en trois volets : développement matière, développement produit et une nouvelle ligne de maroquinerie sino-française !

Un service de développement matière valorisant les chutes de cuir

Tout commence à Hong Kong en 2017, dans les allées du salon APLF (Asia Pacific Leather Fair). Olivier Grammont, œuvrant depuis 15 ans à Hong Kong au développement de lignes de maroquinerie pour le compte de marques françaises, australiennes et japonaises, y fait la rencontre d’Aron Yu, issu du domaine de la « stationery » (papeterie) de luxe. Forts de leur expérience et d’un solide réseau local, les deux hommes, sensibilisés au sens du détail et au développement durable, unissent leurs compétences pour donner naissance à une matière innovante. Recyc Leather, recycle les chutes de cuir de vachette d’une usine chinoise de gants de jardin, dont ils ont l’exclusivité. Trop petites pour en faire un nouvel usage post production, ces refentes étaient destinées à la destruction, avant que la start-up ait trouvé le moyen de les valoriser.

Alliage de 70% de chutes de cuir, 20% de liant en latex naturel et 10% de finitions et couleurs, la nouvelle matière reconstituée a fait l’objet de nombreux tests pour atteindre les degrés de souplesse et d’étirabilité nécessaires au développement de produits finis. À cette fin, le duo d’entrepreneurs collabore de façon étroite avec les laboratoires CTC (Comité de Développement Cuir Chaussure Maroquinerie Ganterie) basés à Hong Kong et Dongguan, en Chine continentale, pour réaliser les tests de performances produits. La matière est d’ores et déjà labélisée RCS (Recycled Claim Standard), organisme néerlandais reconnu des acheteurs. Proposée en panneau de 1,30 x 1,10m, sans perte à la coupe, les marques de mode et designers ont déjà montré de l’intérêt pour cette matière eco-responsable, 100% traçable, dont le prix de production oscille entre 20-25 euros (remis au m²), pour un minima de 100 pièces par couleur et grain. Et pour boucler la boucle de cette économie circulaire, Recyc Leather propose également ses services de développement de petite maroquinerie en mode local.

Matières Recyc Leather issues de chutes de cuir recyclées

Un service de développement produit et une nouvelle marque de petite maroquinerie

« Avoir recours à une matière inscrite dans une démarche durable et l’envoyer à l’autre coin du globe pour en faire des produits finis, cela n’a pas de sens. D’autant plus que la Chine fait de la très bonne qualité en maroquinerie. Au fil des délocalisations et des joint-ventures, les sociétés européennes ont passé la main et transmis les savoir-faire. Notre modèle est vertical, nous intégrons toute la chaîne, du développement matière à la fabrication de produits finis jusqu’au mode de conditionnement au positionnement premium. Nous nous adressons au marché du haut de gamme-luxe, aussi bien aux marques qui souhaiteraient développer des coques de smartphone, ou des sneakers, qu’aux designers ou architectes d’intérieur. » De retour à Paris, après une quinzaine d’années passées en Chine, Olivier Grammont, co-fondateur de Recyc Leather, exploite toutes les facettes de la nouvelle matière au travers d’une ligne de petite maroquinerie, dénommée Francs Bourgeois. Lancée à l’occasion d’Omyague, le salon du cadeau d’affaires d’exception, la marque s’est pour la première fois confrontée à son marché, luxueux certes mais vertueux !

Rédaction Juliette Sebille
Photos © Corinne Jamet

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