La botte camarguaise, labellisée après la charentaise
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Installée dans le Gard, Pujolas fabrique des selles de haute facture et sur mesure depuis quatre générations. Un savoir-faire et une maîtrise des gestes techniques maintes fois primés par la filière équine.
À 55 ans, Frédéric Pujolas, passionné d’équitation et de traditions camarguaises, met ses compétences au service des cavaliers et de leurs montures, toutes disciplines équestres confondues. Le sellier harnacheur a grandi et a été formé au sein de l’atelier familial où il exerce depuis ses débuts. Fournisseur de la prestigieuse Garde républicaine durant plusieurs années, Frédéric Pujolas s’est fait une spécialité des selles Camargue – traditionnelle, demi-gardiane, demi-gardiane plein quartier et Camargue dressage – version Base ou Pro. Mais qu’il s’agisse d’équiper les gardians, cavaliers d’équitation sportive, centres équestres, éleveurs ou particuliers, il gère d’une main de maître tous types de projets.
Conçues à l’origine pour les gardians de la région qui les chevauchent toute la journée auprès des manades (troupeaux libres de taureaux, vaches ou chevaux), les assises ont évolué à leur demande tant pour leur confort que celui de leur équidé. Elles ont été retravaillées au niveau de la matelassure, plus fine, avec un système de sanglage ajusté au plus près de l’animal. Allégées, elles sont aussi plus faciles à manipuler. Cette transformation a été récompensée en 2017 du Premier Prix du Challenge de l’Innovation lors du salon Cheval Passion à Avignon. Ce type de selle s’est depuis démocratisé pour les randonnées à cheval. La maison Pujolas propose une gamme de quatre modèles aux finitions variées en coloris standards (noisette, master, noir et naturel). Dans son atelier, les selles Camargue traditionnelles côtoient les selles anglaises, dites classiques. Destiné à l’équitation sportive, au dressage, au cross ou à l’obstacle, ce modèle souple au siège creux, monoquartier avec un sanglage bas, requiert une autre conception.
L’artisan sellier s’approvisionne dans l’Hexagone auprès des tanneries Gal à Bellac dans le Limousin et De Chamont à Saint-Pardoux-la-Rivière en Dordogne, spécialisées dans les cuirs selliers. Les peausseries épaisses – cuir de vache ou taureau pour les « Camargue » et cuir lisse de veau pour les selles anglaises – sont tannées végétal. Frédéric Pujolas est particulièrement attentif à leur sélection : selon l’emplacement, certaines zones subiront plus rapidement les effets des frottements des jambes par exemple. Les arçons, « squelettes » mécaniques de la selle, proviennent de L’Arçonnerie Française et les boucleries de la maison Poursin.
Les ateliers, fondés en 1795 et spécialisés à l’origine dans la bourrellerie, ont quitté le centre-ville de Nîmes, au pied des arènes, en 2000 pour de nouveaux locaux plus fonctionnels et spacieux à Caissargues, à quelques kilomètres de là. Artisan d’art, Frédéric Pujolas met le pied à l’étrier à une nouvelle génération à qui il transmet son savoir-faire, dont sa dernière recrue formée au Haras National du Pin en Normandie. Grâce à son expertise et celle des trois artisans qui le secondent, les selles sur mesure voient le jour après une cinquantaine d’heures de travail manuel pour un prix moyen entre 4 300 et 5 400 euros. Ce façonnage soumet l’équipe à des conditions physiques exigeantes en raison du poids d’une selle – plus de 10 kilos – et des différentes opérations nécessaires à son montage à la main en couture point sellier.
Outre la maîtrise de la coupe, du parage, du montage et de la couture à la main, le métier implique également une bonne connaissance du cheval et de sa morphologie afin de faire corps avec le cavalier. Les réalisations uniques sont initiées au plus près des écuries pour des prises de mesures de l’animal qui détermineront la mise au point de la monture adaptée également à la discipline pratiquée. La maison Pujolas répond par ailleurs aux demandes particulières et à la personnalisation comme la couture d’une marque sur le quartier qui requiert plusieurs heures de minutie et de patience. Pour chaque selle, des options sont possibles tels le devant cannelé, une doublure en veau, des finitions laiton ou nickelé…
Outre les créations maison, un magasin accolé à l’atelier commercialise bon nombre d’équipement et accessoires dédiés au monde hippique. Sur 200 m2, couvertons, brideries, boots de gardians signées Charles de Nevel, chapeaux et textile de Gardian Vincent et Mireille ou Mistral, produits d’entretien…font le bonheur des professionnels et amateurs.
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Rédaction Laëtitia Blin
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