Rose Saneuil repousse les limites de la marqueterie
Les Talents du Luxe et de la Création 2024 l’ont non seulement nominée pour son innovation mais aussi primée dans la catégorie Métiers d’Art. Rose ...
Une histoire de lien… familial, artisanal, amical. Tel est le fil conducteur de la marque de souliers Philippe Zorzetto. Le créateur éponyme réinterprète les codes masculin-féminin dans un style néo-dandy selon un savoir-faire traditionnel. Lumière sur ses fondamentaux.
« Mon père était artisan ébéniste et m’a très tôt appris à apprécier les matières nobles, le travail du bois et du cuir. Mon grand-père, lui, concevait des chaussures dans des ateliers en Italie », explique-t-il. Natif de Carcassonne, il s’installe à Paris où, après des études de droit et de sciences politiques, il fait ses armes dans le milieu de la publicité. Le hasard se chargera de la suite lorsqu’il retrouve d’anciennes esquisses de souliers dessinées par son aïeul dans les années 30. Cette découverte l’inspire et l’amène à dessiner les boots dont il rêvait. Ce qui n’était au départ qu’un clin d’œil va le conduire à changer de vie. « Je me suis surpris à ébaucher une collection et à y prendre goût. J’ai pu exprimer ma créativité autrement. »
C’était en 2008. Autodidacte, il apprend le métier au contact d’artisans passionnés, d’abord en Espagne, à Alicante, où un atelier spécialisé dans la chaussure masculine l’accompagne depuis ses débuts ; puis en Italie, dans la région des Pouilles et de la Vénétie où il fait réaliser ses souliers femmes. « Grâce à ce partage d’expériences, nous avons noué des liens de confiance et de fidélité. » Privilégiant les circuits courts, Philippe Zorzetto fait le choix d’une production européenne à partir de peausseries, principalement du cuir de veau, sourcées en France et en Italie. Atemporelles, ses collections font la part belle à la technique du cousu Blake pour plus de solidité et au confort renforcé par la présence de coussinets au talon.
À 42 ans, le chausseur puise son inspiration auprès des figures marquantes des années 60-70’s, période bohème-rock indémodable. « Les looks de Steve McQueen ou de Françoise Hardy peuvent encore être portés aujourd’hui ». Philippe Zorzetto réinterprète et modernise les basiques qui se conjuguent au masculin comme au féminin. « Être à la mode ne m’intéresse pas. Ce qui m’importe, c’est que chacun trouve son propre style. » Mixant codes vintage et contemporain, culture rock, hip-hop ou soul, il s’imprègne aussi bien du cinéma de cette époque que du jazz ou d’anciennes photos du quartier d’Harlem. « Mon style n’est pas ostentatoire, la différence intervient dans les détails, ma signature de marque : la simplicité de la ligne, la découpe, un talon particulier ou encore une combinaison de couleurs. Mes clients sont sensibles à la durabilité des modèles, loin de la fast fashion, et apprécient ma liberté créative. La mode doit rester un plaisir. » Ou comment se démarquer subtilement.
Parmi ses références emblématiques, la boots Jonathan, la Chelsea boot Arsène d’inspiration sixties ou encore la boots Lily au drapé cousu main montée sur talon cubain de 5cm pour un look couture. Positionnées luxe accessible, les collections à la forte personnalité sont proposées de 290 à 550 euros, prix boutique conseillé. Le créateur a opté pour une distribution en propre via sa boutique parisienne ouverte dès ses premiers pas au cœur du quartier trendy du Marais, rue Vieille du Temple, et son e-shop. Un choix revendiqué qui lui permet de maîtriser son évolution. Marque indépendante qui tient à le rester, Philippe Zorzetto chérit la proximité avec sa clientèle fidèle. « La liberté et la vérité sont les valeurs clés de ma marque. Être vrai dans ce que l’on fait – à travers la qualité des produits, le choix des matières, le circuit court – et ce que l’on transmet. »
Cette carte blanche, le designer l’exprime également à travers des collections capsules, fruits de ses rencontres avec des artistes adeptes de sa marque tels les chanteurs Simon Buret du groupe Aaron ou Matthieu Chedid chaussés de ses souliers à la ville comme à la scène. D’autres personnalités – Ariel Wizman, Édouard Baer, Inès de la Fressange – lui ont confié leurs desiderata, versions dandy ou néo-garçonne. Ces collaborations vont s’exprimer sous une autre esthétique en mars prochain avec le lancement d’une ligne de sneakers imaginée avec La Manufacture 49. Signée Sessile x Philippe Zorzetto, cette gamme éco-conçue allie la signature épurée du designer et le savoir-faire technique du fabricant français. Ces modèles mixtes en cuir à tannage végétal seront commercialisés au prix public conseillé de 220 euros.
L’année 2021 s’annonce ainsi riche en nouveautés puisque sa première collection de sandales et de maroquinerie sera disponible l’été prochain. Pour hommes et femmes, les modèles en cuir seront fabriqués main dans la région de Arles par des ateliers artisanaux. Fidèle à son approche responsable et durable.
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Rédaction Laëtitia Blin
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