Rose Saneuil repousse les limites de la marqueterie
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C’est à l’occasion du salon Who’s Next que la créatrice Clothilde Dupont a présenté la collection de sacs de son néo label Neko Neko.
Belle illustration de son penchant pour la conception graphique et de ses diverses expériences en tant que Directrice Artistique pour le compte de marques d’accessoires, la ligne de maroquinerie, basée sur le concept de la personnalisation, se compose et décompose d’un jeu de patchs à doser au gré de ses humeurs.
Si la mode est un art universel, ce n’est pas un art comme les autres.
Bien qu’il soit à notre portée, l’art de porter façonne notre personnalité, rythme nos saisons et se fait l’interprète de nos envies. À contre-courant des tendances de mode dominantes, une nouvelle vague de créateurs au caractère bien trempé mise sur la personnalisation. C’est le pari de Clothilde Dupont, fondatrice de Neko Neko, une ligne de maroquinerie fortement identifiable et personnalisable. Passée par l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs, option vêtement, la créatrice a beaucoup hésité entre le graphisme et la mode et cela se sent ! Après une première expérience de costumière pour le cinéma, c’est dans l’accessoire que Clothilde exprime pleinement sa propension pluridisciplinaire. « J’aime travailler en 3D, sur de petits volumes, c’est finalement le design de sacs qui me correspond le mieux. »
Elle dessine alors jusqu’à près de 200 modèles par an, reflets de l’ADN des marques qu’elle accompagne au style : Léonard, Maje, Verdino, Minelli, les Galeries Lafayette entre autres. « J’ai toujours travaillé en tant qu’indépendante ce qui m’a permis d’aborder différentes facettes du métier et surtout de pouvoir garder une certaine ouverture d’esprit, nourrir ma créativité, découvrir de nouvelles techniques – d’artisanat notamment – et développer un réseau de façonniers de qualité. » Avec Neko Neko, Clothilde répond au besoin de différenciation, convaincue que le phénomène de la personnalisation va s’accentuer dans les prochaines années. « Même pour des boutiques c’est compliqué aujourd’hui car c’est un secteur hyper concurrentiel, avec l’internet les marques développent leur propre réseau. Grâce à notre concept, elles peuvent choisir des couleurs qui leur sont propres, proposer des combinaisons qu’elles ne verront pas chez d’autres distributeurs, une valeur ajoutée pour leurs clients finaux. C’est notre parti pris et pour l’instant nous avons de très bons retours, quelques points de vente en Asie, et passé le test – positif – de la vente exclusive en pop-up au Bon Marché à Paris. »
La marque décline une base commune de sacs à rabats à personnaliser d’un patchwork graphique de matières et couleurs en clair-obscur. Chaque patch, ou pièce de cuir décorative à placer sur le rabat, vendue séparément dans deux dimensions, est réversible et amovible. En résulte 6 combinaisons différentes par sac.
Les cuirs mats ont les faveurs de la créatrice, ce sont les premiers qu’elle a souhaité développer, en vachette. Peu communs, leur aspect presque gommeux ne fait que renforcer la modernité des lignes épurées. Plus fragiles que les cuirs brillants, il faut néanmoins en prendre soin et les imperméabiliser. « Je travaille beaucoup le cuir velours également car c’est une finition qui apporte un supplément d’intensité aux couleurs : bleu, bordeaux, vert, nude, noir et blanc. J’adore son toucher, très doux, et jouer sur les contrastes des matières entre le lisse, le velouté…Cette saison j’ai travaillé aussi le cuir grainé qui dégage naturel et authenticité, une certaine profondeur et relief. Je me fournis auprès de tanneries italiennes et espagnoles pour la vachette et pour le velours de chèvre directement au Maroc, spécialisé dans le tannage de cette matière plus onéreuse. Nous essayons de nous concentrer sur des prix abordables, seuls les quelques modèles avec du serpent, d’origine Asie que j’achète auprès de revendeurs italiens que l’on trouve sur les salons, ou en chutes auprès de revendeurs dans Paris, excèdent à peine les 300 euros.
Dans le contexte concurrentiel actuel, le rapport qualité-prix est crucial, et pour compenser les faibles marges, quelques modèles sur stock sont également disponibles sur le site internet de la marque. Pour ce qui est de la distribution en boutiques multimarques, il faut compter 3 mois entre la commande et la livraison, hors modèles disponibles sur stock qui peuvent être livrés sous 7 jours.
La production est confiée à une usine marocaine, que Clothilde recommande à la profession, car elle apporte un soin particulier aux finitions. C’est ce qui lui permet également de proposer ses produits au prix boutique moyen de 250€. « Je suis très flexible car j’entretiens de bonnes relations avec mes fabricants, du fait de mes diverses collaborations free-lance avec des marques, et ils font cet effort de produire mes premières pièces en petites quantités. » La saison des capsules est ouverte !
Rédaction Juliette Sebille
Photos © Clothilde Dupont
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