Une démarche artistique de valorisation
Ce travail, initié lors du confinement en 2020, a donné vie à des sculptures de petits, moyens et grands formats dans le cadre de son projet nommé LR (Leather Recycled). Les gestes de réalisation reposent sur des plis, des roulés, des retenues de la matière cuir reformée en différentes couches. « Cette matière vivante amène à une sculpture mi souple mi tenue, fixée par des coutures ou par des laces de cuir. » L’artiste a noué des partenariats depuis 2019 avec deux tanneries françaises auprès desquelles elle s’approvisionne. « Les chutes récupérées sont hétéroclites, évidées et creusées par les manufactures. Je m’attache à accentuer les contours restants en les façonnant en une forme : c’est pourquoi je les nomme « Sculptairs ». Ce rapport poreux entre art & craft est particulièrement intéressant en art contemporain », confie l’artiste autodidacte. Elle a ainsi commencé à créer à partir de cette matière noble en expérimentant des techniques anciennes ou empruntées aux métiers d´art et d’artisanat du cuir (coutures à deux aiguilles, trouées avec des piques et marteaux, techniques de nœuds…). Elle a testé différentes combinaisons et méthodes de fixation. Le matériau lui a ouvert de nouvelles perspectives jusqu’à des œuvres d’art conceptuelles où les coupes restantes de cuirs sont utilisées pour certaines comme des « évidements » et pour d’autres c’est l’ »évidé » de la coupe qui est accentué, recoupé pour être façonné. « Selon l’approvisionnement, qu’il s’agisse de cuir de taurillon ou de vachette, c’est la matière même qui parle : sa souplesse, sa semi-rigidité, sa lourdeur, ses textures… Le cuir offre de nombreux potentiels en fonction des associations réalisées. » Chaque création est unique et fonction des traitements et des assemblages des chutes avec l’alliage de différentes couleurs et textures de cuir.