La botte camarguaise, labellisée après la charentaise
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Depuis dix ans, Le coq sportif s’est réancré sur les deux piliers qui ont fait son histoire : le savoir-faire produit et le sport. La relance du berceau historique de Romilly-sur-Seine dans l’Aube, là où la marque est née en 1882, avec l’ouverture d’un centre de développement puis d’un site de production textile et enfin l’installation du siège social en est l’illustration et la première étape. Son projet végétal, et plus globalement la relocalisation progressive de la production en France et en Europe de ses chaussures, symbolise cette volonté de proximité. Entretien avec Patrick Ouyi, Directeur de la marque, et Sébastien Dahan, son Directeur Footwear.
« À l’instar de la collection textile qui n’est plus du tout réalisée en Asie, une partie de la fabrication de nos chaussures en cuir est progressivement rapatriée depuis 5 ans en France et au Portugal », explique Patrick Ouyi. « Les sneakers représentent le coeur de nos collections, il nous fallait trouver des partenaires industriels spécialisés dans ce type de construction », précise Sébastien Dahan. En cette rentrée, Le coq sportif lance une ligne de sneakers fabriquées au Portugal et conçues à partir de résidus de raisins issus de l’extraction des jus pour la production du vin ou de grappa. Cette innovation – la matière a été mise au point par la société italienne Vegea – à faible empreinte écologique et carbone s’inscrit dans la continuité de sa politique industrielle menée ces dernières années. La marque, qui commercialise trois millions de paires par an, conserve néanmoins un site de production en Thaïlande. « Nous n’avons pas la capacité de réaliser ce volume en Europe mais chaque année nous intensifions la relocalisation. » Ainsi elle travaille avec deux partenaires dans l’Hexagone où elle fait produire de 30 à 40 000 paires de sneakers en cuir par an : au sein de la Compagnie Française de la Chaussure (ex. CVC) basée à Champigneulles (Meurthe-et-Moselle) d’où sort son modèle Blazon (159 euros, prix boutique conseillé) et La Manufacture à Montjean-sur-Loire (groupe Éram).
Au-delà de nos frontières, c’est avec un autre partenaire spécialisé que collabore Le coq sportif. Marisport, basé à Felgueiras non loin de Porto, région de fabrication de chaussures, assure la production de plus de 200 000 paires par an de ses sneakers cuir. Sa capacité de production devrait prochainement être portée à 500 000 paires annuelles. « Cette proximité géographique et l’expertise de ce fabricant nous permettent une traçabilité et répondent à notre volonté de toujours chercher l’endroit le plus proche possible de nos marchés et ainsi réduire la chaîne logistique. Le principe, c’est que tout nouveau projet qui peut être réalisé en Europe le soit, selon les capacités de production de nos partenaires. L’objectif est de renforcer au fil des années notre production en France et au Portugal pour atteindre 1,5 million de paires. » Cette logique de proximité se matérialise également à travers le sourcing en circuit court : le cuir des chaussures produites en Thaïlande provient de ce pays ; pour les sneakers fabriquées en France, le cuir à tannage végétal est issu d’une tannerie italienne alors que la production lusitanienne s’approvisionne au Portugal.
Depuis 5 ans, cette approche locale s’est accompagnée d’un changement d’importance puisque toute la gamme chaussures est désormais entièrement en cuir ou toile de coton, des matières naturelles. Et depuis un an, le plastique dérivé du pétrole n’est plus utilisé dans la conception des chaussures. « Cette démarche de relocalisation engagée, il convenait de trouver une alternative au cuir mais quelle matière naturelle, innovante et traçable utiliser ? Cette gamme responsable fait sens et laisse une empreinte la plus faible possible. Cela ne signifie pas que nous allons cesser de travailler le cuir. Nous misons plutôt sur une utilisation raisonnée de deux types de matériaux en phase avec l’évolution des attentes des consommateurs. Et puis le cuir c’est aussi naturel ! », rappelle Sébastien Dahan.
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Rédaction Laëtitia Blin
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