Une rentrée relevée pour la maroquinerie française #2
Inspirées par les exemples d’aînées considérées comme le nec plus ultra de la maroquinerie, de jeunes pousses se lancent sur le marché. ...
Le grand raout de la jeunesse et de l’artisanat a une nouvelle fois été un succès professionnel et populaire. Pour la deuxième fois participante, la maroquinerie en a largement profité. Retour sur la compétition nationale des métiers et ses trois lauréats.
La 48e édition des Worldskills s’est achevée le 18 octobre dernier après quatre jours d’effervescence. Et la maroquinerie n’y a pas démérité. Pour sa deuxième participation, elle a, une fois encore, rencontré un franc succès auprès du public, constitué pour une large part de scolaires, et donc amplement atteint son objectif d’éveiller l’intérêt de jeunes pour des métiers aussi prometteurs que porteurs de tradition séculaire. Les neuf compétiteurs des épreuves, qui se sont déroulées sur trois jours, n’y sont pas pour rien, montrant tous une passion contagieuse pour leur art. Parmi eux, trois ont été distingués par une médaille et récompensés des mains de la Vice-Présidente de la Fédération Française de la Maroquinerie (FFM), Frédérique Laval, pour leur travail particulièrement abouti.
Originaire de la région Bourgogne-Franche-Comté, la championne en titre Maude Vienet a commencé des études de langues étrangères après un Baccalauréat section Économique et Sociale à Besançon. Mais son attrait pour les métiers manuels l’oriente rapidement vers la maroquinerie où elle peut faire valoir ses qualités de précision et d’adresse. Elle passe son CAP Maroquinerie d’art en 2021. Confortée par ses stages d’apprentissage, elle poursuit sa formation en maroquinerie d’art au Centre de Formation des Apprentis (CFA) Pays de Montbéliard avant de rejoindre l’IFAC où elle décroche un BTS Métiers de la Mode – Chaussure et Maroquinerie dans le but « d’intégrer un atelier indépendant ou une maison de luxe en tant que prototypiste metteur au point ». Cette formation exigeante lui a permis de rejoindre la Manufacture d’Avoudrey où elle perfectionne son savoir-faire sur des produits de haute maroquinerie en tant que prototypiste metteur au point.
Attachée aux savoir-faire mais ouverte à l’innovation, Maude Vienet se dit optimiste quant à l’association de ces deux notions et avant tout motivée par le cuir « complexe et riche. L’étude des caractéristiques des peausseries, leurs atouts et leurs contraintes, est vraiment passionnante. J’adore analyser, mouler et associer cette matière ».
Formé chez les Compagnons du Devoir après un Baccalauréat en Gestion Finance, Killian Pacot a gravi les échelons un à un. D’abord ouvrier en production, il a rejoint un bureau d’études où naissent les prototypes puis l’atelier d’une grande maison de luxe où il a réalisé de A à Z des pièces uniques. À cet égard, le vice-champion se dit d’ailleurs marqué par son maître David Hanna qui a su lui transmettre son exigence et sa passion de Meilleur Ouvrier de France. Aujourd’hui responsable de production de l’atelier en Thaïlande de son oncle qui lui a fait découvrir la maroquinerie, Killian Pacot met aussi à profit ses aptitudes managériales et de leadership auprès d’un effectif de 150 maroquiniers. Il ne s’est d’ailleurs pas privé d’encourager les jeunes venus l’observer aux Worldskills « d’oser, d’essayer, de découvrir ce qui les anime. Trop souvent sous-estimés, les métiers manuels sont pourtant des métiers d’avenir. Ils exigent autant de rigueur intellectuelle que de dextérité. Un ouvrier est à la fois un homme de main et de savoir, un créateur qui allie technique et passion ». Pour le candidat de la région Sud-Provence-Alpes-Côte d’Azur, toujours fasciné par la « transformation d’une peau animale en produit unique, pensé, dessiné et façonné avec soin », le maroquinier n’est au demeurant rien moins qu’un artiste.
Attirée depuis son enfance par les métiers manuels, Tara Benedetto a découvert la maroquinerie chez une artisane alors qu’elle était encore au collège. Dès lors, elle a su qu’elle se destinait à cette profession et a rejoint les Compagnons du Devoir pour passer un Baccalauréat Professionnel Métiers du Cuir option Maroquinerie qu’elle a obtenu avec mention « Très Bien ». Son titre professionnel de piqueuse en poche, elle s’emploie actuellement à obtenir son diplôme de CQP Prototypiste avant de « partir une année à l’étranger, sûrement au Portugal, pour découvrir les différences dans les pratiques à l’international ». Le métier de malletier ne serait pas non plus pour déplaire à cette perfectionniste qui avoue éprouver sa plus grande satisfaction à la vue de son travail lorsqu’il tend vers l’idéal. Fière de représenter sa région Auvergne-Rhône-Alpes et de montrer son talent, la médaillée de bronze se dit également reconnaissante aux Worldskills d’avoir pu y rencontrer son juré de la compétition, Loïc Hauser, qui lui a transmis « de nombreuses connaissances au travers des entraînements. Grâce à lui, j’ai connu une progression fulgurante en quelques mois, ce qui m’a permis de devenir plus qualifiée dans mon métier et de performer lors de la compétition ».
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Rédaction François Gaillard
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