La ferme du Haut-Gast, vitrine des pratiques RSE de l’élevage bovin français

Propriété de la Société Vitréenne d’Abattage (SVA) Jean Rozé, la ferme du Haut-Gast innove avec les dernières méthodes d’élevage pour la filière viande bovine française. Rencontre avec Antoine Persais, responsable de l’exploitation depuis 2019.

Innovation et RSE

À Erbrée, près de Vitré (Ille-et-Vilaine), la ferme du Haut-Gast est une exploitation traditionnelle qui pratique des méthodes d’élevages expérimentales, inscrites dans une démarche responsable et durable avec vocation à être déployées chez les éleveurs partenaires de la SVA Jean Rozé.
Affiliée au Groupement Mousquetaires (Intermarché), via la filière bœuf d’Agromousquetaires, cette ferme fait office de vitrine pour le pôle agroalimentaire du Groupement français. Environnement, alimentation, bien-être animal… Des tests et mesures y sont continuellement effectués avec pour objectif de réduire les coûts de production et l’impact environnemental tout en répondant aux attentes sociétales et en favorisant le bien-être animal : pâturage tournant dynamique, extension du temps de pâturage en plein air jusqu’à 8 mois par an, alimentation sans OGM… « Les consommateurs sont de plus en plus attentifs à la qualité de la viande et au bien-être animal. Grâce au travail effectué au sein de l’exploitation, nous montrons aux éleveurs avec lesquels nous travaillons ce qu’il est possible de mettre en place. Le Groupement est ainsi en mesure de mieux communiquer auprès de son réseau de fournisseurs qui ensuite pourra expliquer la traçabilité de la chaîne de valeur aux consommateurs », résume Antoine Persais.

Privilégier le pâturage

Dans ses prairies – près de 170 hectares -, plus de 300 génisses de races bovines pâturent 7 à 8 mois de l’année. « Le reste de l’année, les bovins vivent dans des bâtiments, nourris à plus de 85% d’herbe issue de l’exploitation, et tous les fourrages pour la période hivernale proviennent de la ferme. » Un soin particulier est en effet porté à la qualité de l’alimentation qui impacte le goût de la viande. « Nous entendons répondre au mieux aux attentes des consommateurs. Nous avons mis en place la technique du pâturage tournant dynamique. Les troupeaux broutent sur de petites parcelles, pour mieux maîtriser la pousse de l’herbe et sa qualité. La hauteur de l’herbe doit se situer entre 12 et 15cm. Tous les trois jours, les génisses changent de parcelle. Les avantages : l’herbe est toujours appétente et de bonne qualité et cela favorise la repousse et une meilleure régénération des terres ; les animaux digèrent mieux et grossissent plus vite sans donner plus d’aliment », poursuit-il.
Parmi les « extras », citons la présence de brosses dans le hangar : les bêtes viennent s’y frotter le dos pour un moment « détente ». Le cheptel est également tondu sur le dos, ce qui facilite la sudation et limite les maladies respiratoires.

La traçabilité de l’animal, de sa naissance jusqu’à l’abattage

Aubrac, Limousine, Charolaise, Angus, Gascogne, Rouge des prés, Normande, Salers, Blonde d’Aquitaine, Holstein… Un large panel de races est présent au sein du cheptel. Les génisses restent en moyenne 18 mois à la ferme : elles arrivent entre 8 et 12 mois, pour être abattues vers 28 mois. La majorité provient de fermes du Grand Ouest. Elles partent ensuite à l’abattoir SVA à Vitré, à quelques kilomètres de l’exploitation, avant d’être distribuées en carcasse dans les magasins Intermarché du groupement.
À vocation pédagogique également, la structure, qui emploie trois personnes, reçoit tout au long de l’année la visite d’adhérents, directeurs et chefs bouchers d’Intermarché ainsi que des élèves de lycées agricoles. « Cela permet de leur faire découvrir comment fonctionne le cheptel. Ils peuvent ensuite transmettre à leur clientèle des informations sur l’origine de la ferme, la traçabilité, l’alimentation, le bien-être animal… »
Le site participe également au projet Life Carbon Farming, dont l’objectif est d’inciter les agriculteurs à adopter des pratiques destinées à réduire leur empreinte carbone et à augmenter le stockage de carbone dans les sols et la végétation. Dans ce cadre, une évaluation des impacts environnementaux du site a été réalisée grâce à l’outil CAP’2ER® : elle a mis en évidence une baisse de 25% de ses émissions de gaz à effet de serre en cinq ans, dépassant largement l’objectif initial de 15%.
Illustration de la politique proactive de la filière bovine française, la ferme du Haut-Gast permet d’expliquer les modes d’élevage, et plus globalement les démarches RSE du secteur.

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Rédaction Laëtitia Blin