La botte camarguaise, labellisée après la charentaise
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Originaire d’Inde, Rebecca Lu met à profit le savoir-faire de l’indigo et de la teinture végétale. Depuis l’île de Taïwan, où elle dirige la tannerie Kotaï et les activités de Recherche & Développement, elle puise dans la nature pour imaginer des cuirs débordant de créativité à l’empreinte résolument durable. Car en coulisses, des moindres refentes de cuirs aux eaux teintées recyclées, de la matière brute au finissage, rien ne se perd, tout se recycle. Dans la tannerie, près de 150 artisans du cuir œuvrent à la production, dont 70% est issue de tannage synthétique « wet-white » exempt de métal. Les produits sont certifiés « Silver » par le Leather Working Group et répondent aux normes ISO 14001, reconnaissance de performance environnementale. C’est à Paris, à l’occasion du salon Première Vision Leather, qu’elle a choisi de présenter aux acheteurs français, les matières particulièrement adaptées pour un peau à peau. Nous en avons sélectionné un échantillon d’ingéniosité !
Pratique de teinture ancestrale au Japon, la technique du shibori ou tie and dye, empruntée au domaine textile, consiste à nouer certaines parties de la surface à teindre. Adaptée sur le cuir, en résulte les mêmes motifs arachnéens sur fond indigo.
Dans un autre esprit, la tannerie sort la technique de sa bulle avec une interprétation gonflée ! C’est avec des chutes de flancs, parties si fines et fragiles qu’elles étaient destinées à être brûlées, qu’elle arrive à ce développement étonnant. Une fois refendues à l’extrême, pour ôter le grain et obtenir cet effet papier, les artisans les disposent pièce par pièce sur le patron en forme de bulles rembourrées d’une fibre recyclée à partir de vieux pulls de l’armée. Quant à la teinte au rendu légèrement suranné, elle s’obtient par la réutilisation des eaux usées d’indigo d’autres modèles. Même la doublure en tissu, est recyclée de l’industrie de la chaussure !
Contrecollée sur du stretch, elle donne vie à une autre déclinaison, cette fois plissée, destinée au marché de la décoration intérieure (photo ci-contre).
Encore méconnu en Europe, le tilapia est pourtant l’un des poissons les plus consommés dans certaines régions du monde, dont l’Asie. Ses écailles cycloïdes et lisses en font un support de choix pour le finissage. La tannerie Kotaï s’inspire ici des décors « blue onion » de la porcelaine chinoise chers à la dynastie Ming. Chaque détail est peint à la main et sublimé d’une couche de vernis pour obtenir la même brillance.
Tanné à l’aide d’enzymes pour enlever les protéines contenues dans la structure de la peau, le cuir de tilapia devient translucide sous quinzaine. On l’utilisera alors pour réaliser des abat-jour.
Le tannage synthétique ou « wet-white » se prête parfaitement à la réalisation de cuirs sans métaux et pourtant d’une rare souplesse. Sur du cuir de vache, Kotaï applique un motif tantôt ton sur ton tantôt dichromique qu’une machine vient délicatement entailler. On y verra comme une succession de feuillets, lamelles de champignons ou, comme s’en amuse Rebecca Lu, « mille crêpes qui auraient été empilées ».
Rédaction Juliette Sebille
Photos © Corinne Jamet
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