La Filière Française du Cuir fait face malgré une conjoncture difficile
À l’occasion de la publication de son dossier économique 2024, l’Observatoire Économique de l’Alliance France Cuir a diffusé les résultats du ...
Isaac Reina, ou la recherche de la perfection. Face à face avec Claude Vuillermet, Directrice Artistique et fondatrice de l’Agence Polyphème.
Je suis espagnol et donc je me suis formé à Barcelone. J’ai fait 2 ans d’école d’architecture mais je trouvais cela un peu pesant, un peu rigide et j’avais envie de trouver un autre terrain de jeu et donc ça a été la mode ! À la fin de mes études, j’ai rencontré le créateur Antonio Miro qui était dans la mouvance artistique espagnole, assez globale, de l’époque et j’ai collaboré avec lui pendant 7 ans.
Puis, j’ai eu envie d’aller en France pour enrichir mon expérience, comprendre ce qu’était le luxe et donc j’ai cherché un travail à Paris.
J’avais lu dans El País un article de Jean- Louis Dumas, alors PDG d’Hermès, qui m’a fasciné. J’ai donc envoyé mon CV et il se trouve qu’Hermès cherchait quelqu’un avec mon profil. J’ai été convoqué, et comme ça en 20 jours, je suis devenu l’assistant de Véronique Nichanian pour dessiner la mode homme et j’y suis resté 7 ans. Une expérience extrêmement formatrice avec quelqu’un capable d’allier un goût très sûr au pragmatisme et à la passion.
J’ai travaillé 14 ans sur le segment masculin et j’avais envie de faire autre chose, mais en restant un peu à l’abri de la pression imposée par le rythme des collections de mode. Je me suis intéressé aux accessoires en général et puis j’ai commencé par le sac, car j’avais eu des contacts avec des ateliers artisanaux à Paris. J’ai débuté avec eux sans me rendre compte de tout ce que cela impliquait comme travail derrière.
J’ai commencé, et poursuivi pendant 3 ans, par le sac pour homme, pas seulement pour sa fonction utilitaire, mais aussi pour son côté plus intemporel. D’autre part, j’ai beaucoup développé la petite maroquinerie. Elle représente encore maintenant la moitié de la collection. Et je crois que c’est ce qui est le plus connu de la marque. Les hommes s’autorisent beaucoup plus de fantaisie sur ce produit discret. C’est un objet très personnel, un vrai doudou… et une porte d’entrée à l’univers de notre marque.
Oui, c’est vrai que c’est un modèle plutôt réservé aux hommes à cause du poids. Mais je m’attelle à enlever tout le surplus pour le rendre très léger, par exemple il est très souvent non doublé. Ma première démarche créative a été de déconstruire. De moderniser la tradition par la technique. J’élimine le surplus, les renforts etc… qui structurent trop les formes. Et c’est vrai que j’ai appris ça chez Hermès, où Véronique s’employait à simplifier et alléger…
Oui exactement je suis dans la globalité, pas dans le décoratif, ça c’est clair !
Quand j’étais petit, je dessinais des maisons et j’ai étudié l’architecture. Et ce que j’aime en dessinant des sacs, c’est que, contrairement aux vêtements, nous ne sommes pas liés à la morphologie du corps, les volumes sont plus libres.
Aujourd’hui nous présentons les collections 4 fois par an, en suivant le rythme de la mode. À nos coloris intemporels, on ajoute 2 coloris phares par saison, par exemple l’été prochain nous introduisons l’orange tangerine.
Nous avons 2 fournisseurs principaux : un fournisseur français pour le veau de très belle qualité, qui pratique le tannage mixte, sur des peaux issues de bovins nourris d’herbe ! Et un fournisseur Toscan pour le cuir de tannage végétal. C’est une tannerie de petite taille qui nous autorise à prendre des quantités raisonnables, ce qui convient à notre production haut de gamme. Nous travaillons aussi, mais en quantité moindre, avec une mégisserie française pour l’agneau.
Certaines pièces, les plus élaborées, sont entièrement faites ici, les autres sont façonnées dans des ateliers français, surtout autour de Paris. La petite maroquinerie est fabriquée en France et en Espagne.
Oui, je ne rajoute pas. Je suis dans la forme globale et pas dans le détail décoratif. Je suis inspiré par ma formation initiale autour de l’architecture.
Oui, mais ça joue dans un seul sens, les femmes achètent très facilement les sacs pour hommes, le contraire reste marginal. Nous avons une clientèle très éduquée, très cultivée qui apprécie la qualité. Ils sont souvent un peu lassés des grandes marques et des excès de logos.
Oui, c’est un vrai travail de collaboration avec Bernard Dubois, l’architecte belge.
Nous avons conçu des meubles gainés en cuir qui ont des proportions étranges, des géométries audacieuses. Nous nous trouvons dans un lieu qui se situe entre boutique et galerie. Avec le pari d’utiliser un cuir de tannage végétal (celui des sacs) non protégé, qui change de couleur, se patine et se salit aussi…
Nous projetons, en collaboration avec Bernard Dubois, de créer une collection d’objets pour la maison qui s’échelonnera des objets de bureau en cuir, au meuble en cuir et ça, ça m’intéresse prodigieusement !
Inscrivez-vous à la Newsleather pour recevoir nos articles à votre rythme et selon vos préférences de thématiques.
Rédaction Claude Vuillermet – Agence Polyphème
À l’occasion de la publication de son dossier économique 2024, l’Observatoire Économique de l’Alliance France Cuir a diffusé les résultats du ...
« Rien n’imite le cuir aussi bien que le cuir ». Tel est le message de la nouvelle campagne de l’Alliance France Cuir lancée le 3 décembre. Cette ...
Entrepreneurs engagés avec Nathalie Lebas-Vautier dans la mode éthique depuis 20 ans, nous avons créé Good Fabric en 2016, société spécialisée dans la ...