Un tannage inspiré de la méthode ancestrale lapone
Les peaux sont récupérées et recongelées toujours par souci hygieno sanitaire. Puis, vient le moment crucial du tannage réalisé dans un bain 100% végétal composé de tannins issus d’écorces de mimosas et noix de Galle, sortes de petites boules provoquées sur les feuilles de chênes par la piqûre de certains insectes. Marielle Philip y ajoute bien évidemment de l’eau, mais n’en dira pas plus sur la formule de ce bain sur laquelle elle travaille en permanence pour obtenir une qualité de cuirs toujours meilleure. Et qui lui a demandé beaucoup de recherches en collaboration avec CTC (Comité Professionnel de Développement Cuir, Chaussure, Maroquinerie, Ganterie) à Lyon. « Je travaille sur ce projet depuis cinq ans déjà et, aujourd’hui, le tannage s’est éloigné de la formule lapone, beaucoup d’ingrédients ont changé, même si la base reste globalement la même », détaille Marielle Philip. Depuis deux ans, Femer assure une production homogène d’un bain à l’autre et offre une palette de coloris composée d’une vingtaine de couleurs qui varient en fonction des tendances de mode. L’utilisation de pigments sans sels de chrome limite l’éventail de couleurs mais prévient tout risque allergène et permet de rester dans la logique d’éco-conception qui lui est chère. Les peaux (environ 1 000 à chaque fois) restent 8 jours dans le bain de tannage puis sont séchées à l’air libre dans l’atelier. « Plus le séchage est lent plus les peaux sont belles. L’été, le séchage est souvent trop rapide, aussi je pense que je ne travaillerai pas au mois d’août cette année », précise la jeune tanneuse. La cabane de pêcheurs, qui abrite son atelier, est parfaite pour cette opération, elle n’est pas isolée, l’air y circule librement et il y fait un peu sombre. Il faut compter 10 jours pour passer de la peau crue à l’expédition.