Idées cadeaux de Noël en cuir, la sélection de la rédaction
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L’assise est, dans notre intérieur quotidien, un élément clé du décor. Un « compagnon » fidèle de tous les instants, intimement lié au corps humain, à la fois familier et fonctionnel. Son confort, bien sûr, est primordial. Sans oublier sa fabrication artisanale et ses matériaux nobles, réunis dans les règles de l’art. Le cuir – seconde peau sensuelle – est la matière naturelle par excellence que les designers s’approprient pour créer des pièces aussi élégantes qu’indémodables. Zoom sur le canapé Chesterfield, le bridge et encore le fauteuil lounge qui font l’actualité cette année, entre réédition et innovation.
La maison Duvivier Canapés est l’héritière du savoir-faire de sellier bourrelier depuis 1840. L’atelier, implanté dans la Vienne, se spécialise rapidement dans la fabrication de canapés. Son rachat en 2016 par Aymeric Duthoit lui donne un nouvel élan sur le marché du meuble d’excellence française. « J’étais désireux de reprendre une entreprise fabriquant en France, dotée d’un fort potentiel, précise le dirigeant. La maison Duvivier Canapés conjugue, depuis sept générations, tous les métiers de l’artisanat avec les techniques les plus avancées de l’industrie de l’ameublement. » Duvivier Canapés est labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV) et a récemment engagé des collaborations fructueuses avec des designers et architectes français : Guillaume Hinfray, en charge de la direction artistique, Charlotte Juillard, Pierre Gonalons, aujourd’hui à l’origine du canapé Serge. « Avec Aymeric Duthoit, nous partageons une même vision de la création de mobilier contemporain, souligne le designer architecte d’intérieur. J’ai de suite eu envie de retravailler un grand classique. » Ce grand classique est le fameux Chesterfield, canapé traditionnel et indémodable qui doit son nom au comté où il est né en Angleterre, à la fin du XVIIIème siècle. Son volume imposant rehaussé de « boutons » de cuir et ses généreux accoudoirs arrondis traversent les époques avec un succès continu. Pierre Gonalons a choisi de baptiser sa propre version, Serge, en hommage à Serge Gainsbourg, artiste iconoclaste des seventies. « J’ai voulu retrouver une certaine élégance, celle de l’optimisme et de l’impertinence du Saint-Germain-des-Prés des années 70, ajoute le Lyonnais basé à Paris. J’aime relever généralement l’histoire du mobilier à ma façon, en extraire ce qui me semble encore contemporain. » Son Chesterfield, imprégné de « chic parisien », épure ses lignes tout en combinant les techniques spécifiques à la sellerie : un capitonnage moelleux et créatif réalisé avec une extrême précision ainsi que l’usage du cuir retourné sur l’extérieur. Comme tous les sièges Duvivier Canapés, le canapé Serge est fabriqué en cuir pleine fleur, issu des meilleurs élevages européens.
Fritz Hansen a 150 ans en 2022 et célèbre pour l’occasion le design avant-gardiste d’Arne Jacobsen (1902-1971). En 1958, l’architecte danois conçoit le Royal Hotel de Copenhague, du bâtiment jusqu’à la décoration dans ses moindres détails. C’est la Suite 606, méticuleusement reconstituée, qui s’expose à Paris chez Silvera en avant-première jusqu’au 25 juin. Le fauteuil Egg, véritable icône du design du XXème siècle, est une pièce maîtresse du décor. Ses lignes organiques contrastent avec la géométrie stricte de l’hôtel selon la volonté d’Arne Jacobsen. « Egg, tout en rondeur, sans aucune ligne droite, est unique, mi-cocon mi-trône à la fois. Il représente aussi un véritable défi formel, une prouesse technique, confirme Stephen Legué, en charge de la France chez l’éditeur Fritz Hansen, qui le fabrique comme au premier jour. « Arne Jacobsen avait décidé d’expérimenter du mobilier à partir d’une mousse dure thermoformée qui venait d’être inventée. Sans cette innovation, le fauteuil Egg n’aurait sans doute pas vu le jour. » Le travail du cuir est particulièrement singulier comme l’a démontré sur place à Paris Hans Mannerhagen, artisan tapissier entré chez Fritz Hansen en 1998. Deux peaux de 5 m2 chacune sont nécessaires à la fabrication. La pièce avant, qui supporte le corps en position assise, est encollée. Le cuir destiné à l’arrière est mis à tremper avant d’être moulé. « Il faut beaucoup de résistance pour l’étirer sur la forme », explique l’artisan. Une étape délicate qui peut durer une heure… « Le cuir doit être aussi d’excellente qualité, poursuit-il. Sinon, il risque de cartonner après avoir été trempé. » C’est le cuir de vache à tannage végétal qui « habille » la Egg Chair, lui conférant longévité et patine naturelle. Une fois parfaitement tendu, le cuir est alors fixé à l’aide de longues épingles d’acier. Le travail de couture n’est pas moins spécifique : 1 200 points sont cousus à la main tous les 8 millimètres… L’assise « sculpture » n’a pas pris une ride. En duo avec son repose-pied, « L’œuf » offre une détente totale lorsque le dossier s’incline légèrement vers l’arrière. Sa réédition en 2022 dans le nouveau coloris châtaigne perpétue l’histoire.
Roche Bobois diffuse la décoration « à la française » depuis six décennies dans plus de 240 pays. L’enseigne, qui défend une production européenne mi-industrielle mi-artisanale, collabore aussi avec les designers internationaux les plus talentueux. Parmi eux, le Catalan Eugeni Quitllet, nouveau venu chez Roche Bobois cette année. Chez lui, les courbes l’emportent toujours sur les lignes droites. Sinueuses, élégantes, elles ne s’opposent jamais à la fonctionnalité, au confort, à l’ergonomie. Pulp, qui expérimente formes et techniques, en témoigne. « Cette collection s’inspire de l’évolution de la nature, souligne le designer basé à Barcelone. Antoni Gaudi (1852-1926) m’accompagne depuis longtemps. » Le fauteuil bridge, qui existe aussi en version chaise, a tout d’une création biomorphique. « Pulp illustre la division cellulaire, poursuit Eugeni Quitllet. On peut y voir l’intention de donner vie à chaque partie. Les pieds, l’assise, les accoudoirs semblent indépendants, ce qui donne l’impression d’apesanteur. » Le designer affirme avoir trouvé, chez son éditeur français, « des matériaux de haute qualité respectant l’environnement ». À l’image du cuir de vachette à tannage minéral au chrome avec une finition pigmentée mat. Raffinement garanti !
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Rédaction Nadine Guérin
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