La botte camarguaise, labellisée après la charentaise
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Mais qu’est-ce qui fait courir un duo de sexagénaires retraités depuis six ans ? Défier la matérialité à travers les déchets de cuir qu’ils ont choisi de valoriser ! Rien que pour cette filière, 3,5 milliards de livres de rebuts post-industriels seraient mis en décharges ou incinérés chaque année. Frank Fox et Tom Tymon, anciens cadres ingénieur et chimiste d’une grande entreprise de matériaux, ne sont pas étrangers à cette problématique intersectorielle sans frontière. C’est depuis leur QG à Lancaster, en Pennsylvanie, qu’ils ont mis sur pieds une fabrique de cuir surcyclé, reproduisant l’aspect, la sensation, la signature olfactive d’une peau tannée. Les cinq dernières années consacrées à la R&D et lourdes d’investissements voient leurs efforts récompensés. La nouvelle matière coche toutes les cases des tests incontournables avant mise sur le marché : résistance à la rupture, traction, déchirure et abrasion.
Alors concrètement, comment s’articule le projet ? Chaque semaine, Sustainable Composites réceptionne plus de 1 000 livres de déchets de cuir de petits producteurs de maroquinerie étasuniens. L’équipe libère les fibres qui sont ensuite transformées en feuilles ou rouleaux. Le produit « Enspire Leather » est renvoyé au producteur de maroquinerie d’origine ou expédié à un autre petit producteur de maroquinerie et ce, à moitié prix d’un cuir standard. La marque Timberland, très investie dans la réduction de son impact sur l’environnement, est l’une des premières à l’adopter. Enspire Leather se décline dans une grande variété de couleurs, de calibres (0,8 à 1,75 mm) et d’effets de surfaces. Certifié Recycled Claims Standard 2.0 (tiers évaluant de façon transparente, cohérente, complète et indépendante les allégations relatives aux composants recyclés des produits), le matériau pourrait voir son champ d’application bientôt élargi à la gainerie de mobilier et la sellerie automobile.
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Rédaction Juliette Sebille
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