Sellier Garnisseur, un métier d’avenir pour EDC

Dans les Hauts-de-France, près de Soissons, DDS-EDC École du Cuir est un centre de formation agréé pour le Titre Professionnel (TP) de Sellier Garnisseur. Une quarantaine d’artisans sont formés chaque année à un métier rare, fleuron de l’artisanat, dont les débouchés sont bien plus larges qu’on ne le croit.

De nombreux postes à pourvoir

Diane Deblyck, à la tête de l’École du Cuir basée à Villeneuve-Saint-Germain, connaît parfaitement la sellerie automobile, son métier et ses besoins. Elle a en effet dirigé, dès 2013, l’entreprise picarde Paraphe Cuir Auto Shop, spécialisée dans la transformation et la personnalisation d’habitacles de véhicules. « La moyenne d’âge en sellerie garnissage et en maroquinerie dépasse les 50 ans, disait-elle déjà il y a cinq ans. Les offres et opportunités de postes se sont multipliées du fait du départ à la retraite de nombreux opérateurs et artisans », confirme aujourd’hui cette fervente défenseuse des métiers manuels et de l’excellence de la main. C’est pour répondre à une demande continue du marché que l’organisme EDC perpétue, depuis 2017, un savoir-faire noble et exigeant dont les gestes se transmettent depuis des siècles. « La maîtrise du geste ne peut être effective que par la réalisation du geste », soutient avec conviction Diane Deblyck.

Une formation diplômante polyvalente

Au sein de l’école, les apprentis pratiquent du matin au soir, peaufinent les techniques et maîtrisent, en moins d’un an, toutes les étapes, de la conception jusqu’à la pose finale. L’apprentissage rigoureux et pragmatique englobe l’identification et le contrôle des peaux et matériaux souples, la fabrication des gabarits et des prototypes, la coupe manuelle et son crantage, l’assemblage et le piquage sur Machine à Coudre Industrielle (MCI). La couture main, enfin, apporte une réelle valeur ajoutée au gainage et garnissage des diverses pièces de cuir. 1 200 heures au total sont nécessaires pour obtenir le Titre Professionnel de Sellier Garnisseur. La formation, gratuite et financée par la région, est accessible à tous types de publics : demandeurs d’emploi et salariés en reconversion, salariés d’entreprises pour des montées en compétences, artisans indépendants tels « des tapissiers désireux d’apprendre le travail du cuir », précise la dirigeante qui observe parallèlement une évolution des profils. « Il y a quatre ans encore, le niveau scolaire moyen était le Bac. Aujourd’hui, un tiers des apprenants ont un niveau Bac+5 et sont motivés pour changer de vie professionnelle. Les femmes sont aussi de plus en plus nombreuses avec un équilibre quasi parfait en 2022. »

Des débouchés multisectoriels et créateurs

Le métier de Sellier Garnisseur a beau être ancien, il a retrouvé toute sa vigueur ! Ses débouchés sont aujourd’hui quasi assurés, confirme Diane Deblyck, dont l’école a enregistré, en 2021, 100% de réussite à l’examen. « 90% de nos apprenants ont trouvé un emploi dans les quatre mois suivant la fin de leur formation. Le métier est de plus en plus recherché car ses champs d’application ne cessent de se diversifier », poursuit-elle. L’habillage intérieur des véhicules est aussi pluriel que spécifique : voitures de tourisme, anciennes, selles de motos mais aussi trains, poids lourds, bateaux, avions… S’ajoutent encore le yachting de luxe, le design, l’équipement hospitalier. « Les besoins sont en hausse dans les secteurs de l’automobile de collection, de l’aéronautique, de l’ameublement », observe Diane Deblyck. DDS-EDC École du Cuir veille et s’adapte pour mieux valoriser un savoir-faire polyvalent. De nouvelles formations vont voir le jour (TP de Monteur, TP de Piqueur, TP de Sellier Garnisseur spécialisé automobile de collection) tandis que la filiale Les Ateliers Français de la Sellerie cible les acteurs du luxe à travers des habillages en cuir très exclusifs.

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Rédaction Nadine Guérin