3 I LES ALTERNATIFS
Plus radicaux jusqu’à parfois s’affranchir du cuir, les « ecological natives » placent l’écologie au cœur de leur business modèle. Upcycling de seconde main, bonding, matières vegan et bio couture, entre coup de com et philanthropie, ils concilient style et innovation pour promouvoir des produits durables.
(Ré)création !
Broyez des chutes de cuir et mixez-les avec un agent liant, vous obtiendrez une nouvelle matière. C’est ce que le géant Nike appelle Flyleather, sans pour autant être du cuir. La designer néerlandaise Julie Van den Boorn a mis au point une autre solution au travers de son projet Compo Leather. Elle broie les chutes de cuir de chaussures, sacs et vêtements usés, ajoute de l’eau chaude et presse la sorte de pâte obtenue dans un moule avant de la faire sécher. La jeune femme a exploité la nouvelle matière qui ne ressemble pas au cuir, et ne peut faire l’objet d’applications similaires car trop rigide mais semble parfaitement adapté pour habiller les tableaux de bord ou portières intérieures de voitures.
Utiliser les ressources existantes pour en produire de nouvelles, c’est la vision que partage également la startup sino-française Recyc Leather, qui à partir de chutes de cuirs issues d’une usine de gants de jardin, propose une nouvelle matière adaptée au développement de la maroquinerie, à un prix très compétitif. Surcyclé, le cuir donne naissance à de nouvelles matières aux propriétés autres, et s’inscrit dans une démarche de réduction des déchets, et écoresponsable particulièrement s’il est lié d’agents non toxiques naturels et conçu pour pouvoir être surcyclé de nouveau.
En France la start-up toulousaine Authentic Material, surcycle le cuir en deux gammes : l’Originale, sans liant ni additif, qui peut sous certains paramètres retrouver la structure moléculaire du cuir et la Composite, alliage de poudre de cuir et d’un bio polymère à base de plantes, dont les propriétés de résistance à l’eau, au vieillissement et à la chaleur s’en trouvent décuplées.