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La maison de maroquinerie Camille Fournet présente dans son flagship parisien, jusqu’au 21 septembre prochain, le fruit d’une collaboration atypique avec le plasticien Fabrice Hyber. Une collection d’accessoires numérotés en cuir complète une singulière installation dont le vert vibrant, propre à l’artiste français, interpelle. Telle est la 6ème édition du rendez-vous équinoxes, initié en 2018 par Françoise et Jean-Luc Déchery. Le couple entrepreneur n’a pas seulement redynamisé Camille Fournet, fondée en 1945 en Picardie. Le duo, passionné d’art, a aussi engagé de fructueux échanges entre le savoir-faire artisanal et l’expression artistique protéiforme. Ainsi est né équinoxes, programme culturel novateur, unique en son genre dans le secteur de la maroquinerie. Fabrice Hyber est le sixième artiste contemporain invité à immerger son imaginaire au sein de la manufacture située à Tergnier. « La maison est un médium, un terrain de jeu que nous souhaitons ouvrir aux artistes », précise Jean-Luc Déchery. Au bout de six mois, l’œuvre libre de l’artiste voit le jour et est exposée dans la boutique de la rue Cambon.
Fabrice Hyber n’est pas à proprement parler un inconnu pour l’entreprise. À la fin des années 90, l’artiste avait fait gainer de cuir par les artisans de la manufacture une balançoire de sa série POF, un objet familier dont il avait détourné la fonction initiale. En 2022, « son approche pour équinoxes 6 traduit une facette de l’entreprise, centrée sur la matière et la mobilité », souligne le dirigeant. « Je vois le sac comme la continuité de notre corps, une prothèse, un cadeau que l’on se fait et qui va devenir une partie de nous-mêmes, ailleurs, ajoute le créateur. Une boutique doit être un lieu d’étonnement ». L’artiste a d’ailleurs donné le nom de « Surprise » au mannequin futuriste et hybride, gainé de cuir, qui accompagne la collection baptisée hyberFournet : sept modèles en série limitée, comprenant pochette carrée, holster, pochette à rabat, portefeuilles, ceinture et bracelets dont l’un adapté pour l’Apple Watch. L’ensemble est fabriqué en cuir de veau lisse dans un coloris unique, un vert « signature », développé par Fabrice Hyber depuis ses débuts, entre naturalisme et acidité.
« Le vert n’est pas une couleur froide, poursuit l’artiste. C’est la lumière, l’énergie pure, la force de la vie. Sa fluorescence, qui peut sembler artificielle, est tout simplement l’exacte couleur de la renaissance de la végétation. » Un parti-pris, qui n’a rien d’anodin pour ce fils d’apiculteur, écologiste convaincu et expérimentateur audacieux. Il replante depuis des années une forêt dans sa Vendée natale et a publié en 2021 « Le monde invisible du vivant » (Éditions Odile Jacob). Son « Homme de Bessines » – l’une de ses premières commandes publiques – représente « l’engagement écologique, le partage, la responsabilité de chacun dans le monde de demain ». Décliné en vert, dans divers matériaux, il est exposé de Tokyo à Londres en passant par Lisbonne ou Shanghai. Cette année, depuis le printemps, la sculpture fontaine, exposée dans les Jardins du Palais-Royal, prolonge, au-delà des disciplines, les variations en cuir réalisées pour Camille Fournet.
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Rédaction Nadine Guérin
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