La botte camarguaise, labellisée après la charentaise
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S’il est une norme qui fait autorité dans l’industrie du cuir, c’est bien la réglementation européenne REACH encadrant l’enregistrement, l’évaluation, l’autorisation et la restriction des substances chimiques. Régulièrement enrichi dans le but d’améliorer la protection de notre santé et notre environnement, ce règlement prévoit d’amender les limitations concernant le chrome hexavalent et autres substances potentiellement sensibilisantes et allergènes. On fait le point avec Gwénaëlle Hildebrand et Sébastien Bagot, l’équipe managériale de l’Association pour L’Assurance Qualité des Fabricants de Bracelets Cuir.
L’AQC a été fondée en 2014, par les cinq principaux fabricants pour la haute horlogerie : Brasport, Camille Fournet, Hirsch, Interstrap et Multicuirs. La vision de l’AQC est de garantir un bracelet cuir apportant le plus haut niveau de sécurité et d’agir pour une chaîne d’approvisionnement globale responsable. Aujourd’hui l’AQC est un centre de compétence facilitant la traçabilité et la conformité chimique. En étroite collaboration avec toutes les parties prenantes dans le cadre de de la fabrication du bracelet cuir, l’AQC apporte ainsi un service supplémentaire en garantissant, notamment, la conformité chimique des matériaux utilisés.
Au cours des sept dernières années l’association basée à Neuchâtel, en Suisse, a acquis une expertise hors du commun permettant de construire une base de données de plus de 52 200 tests chimiques sur le cuir. En avril cette année, de courts webinaires (20-30 minutes), se concentrant sur un sujet d’actualité en lien avec le monde du cuir, l’« AQC POD SERIES », ont été lancés. Les deux premiers POD se sont consacrés aux derniers développements des restrictions européennes sur les substances chimiques. Les experts de l’AQC ont également révélé comment leurs membres s’organisent pour assurer la conformité de leurs produits. Tous les acteurs de la production des bracelets cuirs ont été invités à collaborer pour mieux se préparer aux futures réglementations.
Des restrictions sont en cours de préparation par l’agence Chimique européenne pour être intégrées dans le règlement REACH (enregistrement, évaluation, autorisation et restriction des substances chimiques). Il s’agit notamment de la restriction portant sur les allergènes présents dans les cuirs, les textiles et autres alternatives, en contact avec la peau. L’agence Chimique Européenne (ECHA) a transmis à la Commission Européenne le document de base (appelé « background document ») ainsi que l’opinion finale des deux Comités RAC et SEAC (Risk assessment Committee et Socio-Economic Assessment Committee). C’est à partir de ces documents que la Commission Européenne va préparer le texte de loi final et le soumettre au vote.
La mesure limite la teneur en substances ou familles de substances reconnues allergènes dans les cuirs, textiles et fourrures en contact avec la peau afin de prévenir le développement de réactions allergiques. Le bracelet cuir entre dans le cadre de cette restriction. Et de nombreux autres articles en cuir sont concernés : vêtements et accessoires, ameublement (sofa par exemple), sacs à dos, sacs à main, chaussures…
Une baisse de la limite pour le chrome hexavalent (de 3 mg/kg à 1 mg/kg) est également envisagée dans un délai de cinq ans. Cette dernière représente un challenge compte-tenu des difficultés techniques pour assurer un niveau bas de cette substance et l’absence de méthode analytique normalisée pour juger de la conformité à 1 mg/kg. De façon plus générale, il est requis un niveau très bas (entre 30 et 40 mg/kg) pour toutes les substances classifiées allergènes. Cette dernière limitation constitue un véritable challengecar elle couvre plus de 1 100 substances enregistrées dans REACH et pour la très grande majorité d’entre elles il n’existe pas encore de méthode analytique normalisée capable de détecter des niveaux aussi faibles.
Nous recommandons aux tanneurs de rejoindre le plan de contrôle « AQC en laboratoire » concernant les cuirs en contact avec la peau. Celui-ci permet de faire un premier état des lieux des substances ayant des méthodes normalisées de test et de prendre les mesures appropriées pour se conformer aux futures limites. Pour le chrome hexavalent, l’AQC invite tous les acteurs de la supply chain à ne pas prendre en considération les résultats en dessous de 3 mg/kg donnés par la méthode actuelle (très peu reproductibles). Mieux vaut attendre l’arrivée d’une nouvelle méthode normalisée avant d’entrer dans le vif du sujet. Il en est de même pour le décryptage des substances allergènes, nous attendons une méthode normalisée.
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Propos recueillis par Juliette Sebille
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