La Rue du Made in France, vitrine du savoir-faire français à Paris
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Avec la collaboration des meilleures manufactures en Europe, Atelier Particulier propose la qualité du luxe à des prix accessibles. Au cœur de son offre, le cuir reste la matière majoritaire. Amateurs de qualité, Fulbert Lecoq et Benjamin Legourd déploraient de ne pouvoir se l’offrir aux prix pratiqués par les griffes de luxe. Petit à petit, ils nourrirent l’idée de créer une marque « proposant le savoir-faire du luxe à des prix accessibles ». Après un tour d’Europe pour dénicher les ateliers fournissant les grandes maisons, ils lancèrent donc Atelier Particulier en 2013.
« Nos précédentes expériences professionnelles dans l’investissement et la finance nous avaient permis de connaître les marges des marques de luxe. Avec une distribution exclusivement sur la toile et des frais fixes minimes – équipe réduite et pas d’acquisition de clients -, nous pouvions nous contenter de coefficients de marge de deux ou deux et demi » explique Fulbert Lecoq. Sentant que le consommateur « voulait acheter mieux et moins » et constatant le développement d’Internet, ils pressentaient le succès d’un modèle 2.0 plus transparent, « concentré sur le produit et mettant de côté le marketing, les égéries et tout le lustre habituel du luxe ». Centrée sur les classiques, la marque pouvait éviter des coûts de développement lestant les prix et générer des volumes en touchant un plus large public. « Nous n’utilisons pas toujours les mêmes matières que les marques de luxe qui ont leur propre sourcing et nous n’allons pas aussi loin qu’elles dans le détail. Par exemple, en maroquinerie, nous nous contentons de deux ou trois teintures de tranches quand Hermès en exige huit. Mais notre petite maroquinerie est entièrement doublée de cuir », reconnaît le jeune entrepreneur tout en se targuant d’avoir un des meilleurs rapports qualité/prix du marché.
Foncièrement communautaire (environ cent mille suiveurs), la marque multiplie les communiqués à l’adresse de sa clientèle, vantant le savoir-faire de ses partenaires tout heureux de se voir ainsi valorisés. « Nous publions une à deux newsletters par semaine et Benjamin anime un podcast sur le savoir-faire », détaille notre interlocuteur. Nos partenaires apprécient beaucoup tout le storytelling que nous faisons autour de leurs compétences. Cela les incite à travailler encore davantage avec nous, d’autant qu’ils voient que nos commandes progressent. Mais nous ne dévoilons pas leurs noms pour ne pas les déstabiliser. » Pour fabriquer ses quarante références, Atelier Particulier collabore aujourd’hui avec une vingtaine de manufactures, pour un tiers en France, un tiers en Italie et un tiers au Royaume-Uni, selon leurs spécialités. « Notre fournisseur de cravates est à Côme, capitale de cet accessoire. Nous faisons tisser nos écharpes en laine à Biella, haut lieu des lainages en Italie. Celles en cachemire proviennent d’un spécialiste dans le Yorkshire. Pour la maroquinerie, la ceinture et les gants, nous sous-traitons à des ateliers français. » Grâce à des délais de production généralement assez courts, l’enseigne travaille quasiment en flux tendu, ce qui la préserve des problèmes de surproduction qui fragilisent beaucoup de marques. « 90 % de nos ventes sont faites sur stock. Pour 10 % – comme le pull en cachemire -, nous lançons des pré-commandes », stipule Fulbert Lecoq.
Toutefois, pour le jeune patron, l’avenir d’Atelier Particulier « se fera dans le physique. La qualité passe bien mieux dans le réel que sur le web. Nous ne voulons pas faire de wholesale, incompatible avec notre politique de prix. Mais nous allons essayer d’augmenter un peu nos marges pour pouvoir ouvrir un pop-up store ou une boutique en propre où nos clients pourront voir et toucher les articles… Le consommateur aujourd’hui est multi facettes. Un jour il achète en boutique ; le lendemain il commande sur internet, selon ses envies et ses besoins ». Concernant l’offre, notre entrepreneur passionné pense aussi au futur, « quand sa clientèle sera équipée en classiques », et envisage d’y instiller plus de créativité. Mais le cuir restera une matière incontournable de la marque. « Il représente le luxe, la qualité ; il y a beaucoup de savoir-faire derrière un produit en cuir et souvent une fabrication manufacturée ; il fait partie du patrimoine français et nos clients sont sensibles à cet argument. » Chez Atelier Particulier, les produits en cuir représentent, en volume, entre 30 et 40 % de l’offre. Autodidactes, nos deux compères s’en remettent aux choix matières de leurs fournisseurs en qui ils ont entière confiance. Mais ils avouent tout de même un penchant pour les cuirs lisses, naturels, comme l’agneau plongé de la Mégisserie Colombier pour les gants ou le veau des Tanneries du Puy pour la petite maroquinerie. « Nous ne voulons pas trop pousser le cuir de tannage végétal finissage aniline car il craint beaucoup la rayure et nous ne forçons pas non plus sur les cuirs velours », indique cet amateur réaliste. Mais, à l’écoute de leur communauté et de la société, ils attendent déjà la traçabilité qui permettra d’identifier les peaux. Une mesure qui, de surcroît, ne pourra qu’améliorer la qualité qui leur est si chère.
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Rédaction François Gaillard
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