Aswad, meilleur espoir dans la catégorie Accessoires

ASWAD sac dos Alnaqil Noir
Sonia Ahmimou s’est vue récompensée du prix accessoire de la 32e édition de l’Andam. Une reconnaissance à la hauteur du talent de l’entrepreneuse qui a lancé la marque, Aswad, en 2015. [Sac à dos Alnaqil, collection Kemet primée par l’Andam].

En juillet dernier, la créatrice de la marque Aswad, recevait le prestigieux prix de l’Andam dans la catégorie accessoires. Rencontre.

Par une chaude journée d’été, Sonia Ahmimou nous reçoit dans un grand immeuble à l’ambiance aseptisée. Vu de l’extérieur, rien ne laisse deviner ce qui se trame à l’intérieur si ce n’est une page blanche A4 imprimée d’un « MARINE SERRE » en lettres capitales, scotchée au-dessus de l’interphone, pour les livreurs en perdition. Pourtant c’est un véritable laboratoire de talents, à la frontière entre Paris et Aubervilliers, où créateurs et artisans ont choisi de domicilier leurs activités de production sous l’impulsion de la Régie Immobilière de la Ville de Paris. Totem du « fabriquer à Paris », le projet soutenu par la mairie abrite une trentaine de lots modulables à loyer modéré et un Fablab participant à la revitalisation du tissu urbain. Installée ici avant la crise sanitaire, Sonia Ahmimou s’est vue récompensée du prix accessoire de la 32e édition de l’Andam (Association Nationale pour le Développement des Arts de la Mode) au sortir de cette épreuve. Une reconnaissance à la hauteur du talent de l’entrepreneuse qui a lancé la marque, Aswad, en 2015. C’est le prénom d’origine arabe (NDLR – littéralement noir) que la française originaire de Nice a choisi pour rendre hommage à ses souches marocaines. Naturellement, ses créations convoquent la richesse de l’artisanat et le culte de l’objet, les artefacts touristiques en moins. 

Architecte de ses mains

Elle voulait devenir architecte, mais lorsque ses professeurs discernent son appétence à faire jaillir volumes et structures de ses mains, ils l’orientent vers des métiers manuels. Sa première expérience dans la tapisserie d’ameublement ne la satisfait pas pleinement. Elle s’enrôle alors pour la maroquinerie chez Louis Vuitton à Paris. C’est le déclic :  elle se retrouve dans le sac, cet « objet fonctionnel du quotidien, aussi pratique qu’esthétique et nomade ! » Aujourd’hui encore l’esprit caravansérail plane sur la collection Kemet, primée par l’Andam. Avec recul, Sonia assimile ses sacs à dos, tote bag ou cross body aux formes généreuses et organiques, extrudés de poches, à un habitat trois, quatre ou cinq pièces. Secondée par deux autres maroquinières, elle réalise tout elle-même dans un délai de deux à trois semaines. Assurément, la création de sa marque, elle ne l’envisageait pas autrement que sous le prisme d’un atelier. D’ailleurs, l’équipe façonne volontiers quelques prototypes et projets quand le temps le permet, car les commandes émanant du site web et de boutiques partenaires les occupent de plus en plus. « Pérenniser les savoir-faire artisanaux au détriment de produits industriels très passagers, c’est ce que l’on a envie de faire exister. C’est aussi cette démarche qui a été reconnue par la profession, pas seulement le design ou le designer, et j’en suis fière, cela nous donne beaucoup d’espoir et de force pour la suite. »

Matière à longévité

Sur les étagères qui filent le long du mur qui court d’une extrémité à l’autre de l’atelier, les modèles sont représentés dans des tonalités tempérées de chair, argile, marron, orange et noir. De la banane « Ajar » issue de la collection « Initiale » aux prémices du sportswear, au sac seau plus féminin, en passant par les indispensables baise-en-ville et cabas, tout est là. Le répertoire d’Aswad se veut durable, « minimaliste avec juste ce qu’il faut de réformateur ». Un engagement sans fards, où l’attention se porte sur le volume avant de s’attacher à la bonne exécution de chaque détail : les belles coutures en point sellier, le travail de tranches à la gomme arabique… Une quête de la perfection qui serait veine sans un design simplifié : « Il ne faut pas que le modèle soit trop compliqué à fabriquer pour pouvoir se concentrer sur les finitions. Aussi, je me suis posé cette contrainte de concevoir des sacs d’une vie, faciles à réparer. » Dans sa démarche, la permanence et la continuité règnent en maître. Pour la suite, c’est la croissance organique qui est visée, sans jamais compromettre la qualité de ses produits et la relation de confiance avec les clients.

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Rédaction Juliette Sebille

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