Foulons et Palissons fait revivre la tannerie
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Matière emblématique des accessoires, le cuir ne s’est pas défilé lors de la dernière fashion week masculine. Il a d’ailleurs fait jouer toutes ses potentialités pour inspirer les créateurs et continuer à occuper le terrain. Il en ressort une saison très diversifiée, avec tout de même quelques tendances communes aux différentes maisons.
La sneaker fait désormais partie du vestiaire masculin comme une chaussure de premier plan. Elle ne sera certainement pas détrônée l’hiver prochain, même si elle n’était pas aussi présente dans les derniers défilés. Pour autant, son influence est encore visible avec beaucoup de modèles de chaussures en cuir d’inspiration sportive. À commencer par des bottes, très présentes cette saison, plutôt dans des versions décontractées, même portées avec des tenues habillées. Ainsi, Marni, Salvatore Ferragamo, Prada, Fendi proposent des bottes de moto, pratiques pour rentrer le bas du pantalon à l’intérieur pour une allure virile. Rochas, Dolce & Gabbana, Etro et Salvatore Ferragamo optent pour les bottes cavalières, plus chics. Les bottes d’aviateurs, lacées jusqu’au genou, sont aussi de la partie chez Dolce & Gabbana encore ou Dries Van Noten. Tout comme les santiags, chez D Squared ou Rick Owens, en version compensée plutôt osée mais très aboutie comme tout ce que fait ce créateur. Et même les bottes de jardin chez Emporio Armani. Des modèles à semelle thermo-soudée témoignent plus clairement encore de l’emprise de la sneaker, comme chez Hermès, OAMC, Balmain et Loewe ou Lanvin, en cuir verni.
D’autres bottines plus habillées foulaient également les sols des podiums chez Auralee, Dries Van Noten – en cuir glacé, à motif python ou semelle compensée, Alexander McQueen – avec un bout en métal, Ermenegildo Zegna – en cuir patiné, Louis Vuitton – à bout carré effilé et Dior Men – en modèle Jodhpur. Les chaussures à plateau font un retour quelque peu inattendu mais non dénué d’intérêt comme le prouvent les modèles de Valentino surmontés d’un sur-pied à boucle et accessoirement ornés d’une impression florale ; d’OAMC imprimés de taches ; de Neil Barrett cernés d’une couture artisanale ou de Dunhill à boucle et semelle de crêpe comme des creepers. Les mocassins se relancent avec des réinterprétations décalées, décorés d’une macro chaîne dorée et ouverts à l’arrière comme des mules chez J W Anderson, coupés d’une barrette métallique or chez Dunhill, à semelle débordante chez Salvatore Ferragamo, en cuir à poil imprimé léopard chez Alyx, noires et blanches chez Ami ou à pompons plus classiques mais tellement rétros chez Gucci. Les souliers lacés à semelle épaisse des saisons précédentes sont encore dans la course chez Paul Smith, Neil Barrett ou Valentino. Mais un retour à plus de mesure est net, non sans exagération par ailleurs, comme les bouts hyper pointus chez Berluti ou Louis Vuitton, même si les extrémités arrondies prédominent clairement. Pour l’anecdote, on notera les babies chez Gucci, Marni et Loewe. Enfin, les modèles de derbies, chez Louis Vuitton, et de sneakers, chez Balmain, hybridés avec des sandales, ont étonné notre œil pourtant aguerri.
Pour cet automne-hiver, les créateurs ne font pas dans la demi-mesure. Certains restent fidèles aux petits contenants accrochés autour du cou, à l’épaule – en porté croisé – ou à la ceinture par des brides souvent fines. C’est le cas de Paul Smith, Hermès, OAMC, Dior Men, Off- White, Alexander McQueen, Dolce & Gabbana et Emporio Armani. Mais beaucoup – et parfois les mêmes – donnent dans les grands volumes et de temps à autres maximisent leurs choix avec des cuirs originaux ou précieux. Pour exemples, citons les grands fourre-tout d’ Off-White, les hauts cabas plats de Jil Sander et celui surdimensionné en cuir jaune vif de Fendi, les grands formats en toile et cuir de OAMC, les maxi Kelly surpiqués d’Hermès, les grosses bourses ou sacs éléphants en python ou cuir strassé de Loewe, le sac Boston en croco de Giorgio Armani, les Keepall en cuir rose fluo ou croco blanc de Louis Vuitton. Pour le travail, quelques cartables et serviettes accompagnaient des silhouettes plus formelles : en croco ou cuir matelassé embossé du logo maison chez Louis Vuitton, en croco encore chez Dior Men, en mouton lainé chez Off-White.
Dans le même esprit structuré mais plus poussé et surprenant, des mallettes et autres sacs boîtes de toutes les tailles s’exhibaient dans plusieurs défilés : valisettes bicolores chez Lanvin et monochromes chez Emporio Armani, attachés-cases chez Dunhill, coffrets et étuis chez Louis Vuitton et Fendi, cassettes en toile monogrammée et cuir patiné chez Berluti. Enfin, de nombreux sacs de diverses formes, matières et dimensions, portés en bandoulière, à la main ou en croisé, confirment que l’homme est « une femme comme les autres » ! Triangulaires chez Jil Sander, miniatures chez Marni, en lézard ou en fourrure, en cuir tressé chez Neil Barrett, rectangulaires et pratiques chez Salvatore Ferragamo, à rabat chez MSGM, besaces chez Gucci, Saddle en croco chez Dior Men, casquette chez J W Anderson, cloutés chez Valentino. Finissons par quelques créations particulières, peut-être moins commerciales mais montrant toute l’inspiration que procure le cuir aux créateurs. Comme ces ceintures pagnes, entourées d’anneaux gainés de cuir chez Loewe, ces cagoules en cuir chez Juun J ou ces faux cols en mouton frisé chez The Soloist. Des beaux hommages à la pluralité et la noblesse du cuir.
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Rédaction François Gaillard
Photos © Alain Gil-Gonzalez
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