La liberté et la passion, l’alchimie du Festival de Hyères selon Jean-Pierre Blanc
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Éleveuse de bovins en Côte-d’Or à Beurizot, Émilie Jeannin a levé 600 000 euros pour lancer son entreprise Le Bœuf Éthique. Au cœur du concept, un abattoir mobile pour bovins sillonnera la France dès le printemps 2021 pour créer une nouvelle filière. Les enjeux ? Une viande de qualité vendue sous l’étiquette Le Bœuf Éthique mais aussi un nouveau circuit d’approvisionnement de peaux pour lequel l’éleveuse cherche à nouer des partenariats.
Il aura fallu quatre ans à Émilie Jeannin pour mener à bien le projet innovant de premier abattoir mobile pour bovins en France qui lui a valu de recevoir des menaces de mort. Une idée simple qui voit un abattoir se déplacer de ferme en ferme afin d’éviter aux animaux de longs transports anxiogènes et traumatisants. Ce dispositif assure aux éleveurs une rémunération juste, valorise leur savoir-faire et au final propose aux restaurateurs, bouchers mais aussi consommateurs une viande de qualité à la traçabilité totale sous l’étiquette : Le Bœuf Éthique. « C’est au cours d’un voyage en Suède que j’ai découvert l’abattoir mobile, raconte l’éleveuse. Je suis rentrée en France en me disant que si je n’arrivais pas à faire cela ici, j’arrêtais l’élevage. J’emmène moi-même mes bêtes à l’abattoir toujours avec la boule au ventre ; mais combien d’éleveurs confient les leurs à des opérateurs ? Il en résulte beaucoup de stress : les animaux sont mélangés, subissent de longs temps de transports (en moyenne 400 km et parfois jusqu’à 800 km), une attente qui peut durer plusieurs jours, des manipulations intempestives… »
Composé de deux remorques disposant de toute l’infrastructure et des équipements nécessaires à toutes les étapes – de l’étourdissement et la saignée jusqu’à la réfrigération des carcasses-, l’abattoir mobile répond à toutes les normes d’hygiène et de sécurité alimentaire, ainsi qu’aux exigences en matière de bientraitance animale. Il est encadré d’une équipe technique de cinq personnes sous le contrôle systématique d’un vétérinaire. « Loin de l’oligopole des abattoirs et de leur cadence infernale, l’idée est de revenir à un travail bien fait, à de l’artisanat et surtout à une cadence mesurée (6 bovins par heure contre 80 dans un abattoir classique) », souligne Émilie Jeannin. Et déjà, plus de 120 éleveurs l’ont contactée et plusieurs ont signé un engagement. « Il y a un réel engouement de la part des agriculteurs et des paysans, bien souvent à l’origine de fermes bio, qui souhaitent s’inscrire dans une démarche qui respecte leurs valeurs et les animaux », confie t-elle.
Dans cette dynamique, l’éleveur reprend la main sur un secteur, généralement très opaque, dont il a perdu la maîtrise et qui est à l’origine d’une grande frustration et de souffrance. Concrètement, Le Bœuf Éthique achètera l’animal plus cher que la cotation et se chargera de la vente de la viande sous son label de qualité. « Au final, chacun sera mieux rémunéré, poursuit Émilie Jeannin. Tout l’enjeu est d’encourager l’élevage et la biodiversité en France mais aussi de redonner un sens à notre métier. Le système de l’abattage aujourd’hui est un mensonge. C’est une mafia qui ruine les paysans et vole les consommateurs en vendant la viande trop chère pour enrichir un oligopole », s’insurge l’éleveuse (NDLR – il faut savoir qu’en France il n’y a plus que 205 abattoirs d’animaux de boucherie contre environ 3 500 en Allemagne et 1 650 en Italie. Une privatisation qui voit 83% des abattoirs français détenus par quatre groupes industriels, dont le groupe Bigard est le numéro un, et qui font les prix sur le marché).
Au fond, Le Bœuf Éthique est la promesse de la création de circuits d’approvisionnement alternatives de produits responsables pour la viande d’abord, puis les peaux. « La peau d’un animal est une barrière entre le corps et l’extérieur, rappelle l’éleveuse. Toxines, respiration, conditions d’élevage, stress, tout cela se répercute sur son aspect et sa qualité. Quand nous faisons le sacrifice d’un animal, l’objectif est de tout valoriser. D’ailleurs la prochaine étape est de trouver des partenaires pour que le cuir de notre filière soit entièrement travaillé en France : du premier tannage jusqu’à la finition. Bien sûr nous ne disposerons pas de gros volumes de peaux au démarrage mais il y a des choses à creuser pour développer de nouveaux projets. » L’appel est lancé !
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Rédaction Céline Vautard
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