Serge Amoruso et Tom Geleb, l’art en duo
C’est aussi au Viaduc des Arts que Serge Amoruso confectionne ses sacs de haute maroquinerie depuis le milieu des années 90. L’artisan, devenu maître d’art, a appris son métier et l’excellence de son savoir-faire à 18 ans à peine, chez Hermès, à l’atelier Malles pour commencer. Son amour pour le cuir n’a plus cessé de grandir. « C’est un matériau sans limite, au toucher unique, avec lequel on peut tout faire », dit-il. Dans son atelier, veau, crocodile, galuchat, cuir de Russie ou encore python démultiplient leurs couleurs mais les peausseries précieuses s’accordent aussi de manière plus inattendue avec le bambou, la fibre de verre, le washi… Soucieux d’innover pour pousser toujours plus loin l’originalité du cuir, Serge Amoruso a ainsi réalisé le sac Kéops, fruit d’une longue histoire artistique. Ce sac à main, coupé, monté, cousu main au point sellier, avec une poignée gainée de sept couches de cuir, est devenu une pièce « signature », revisitée avec imagination. Les musées nationaux de Tokyo et de Pékin l’ont exposé dès 2017 ainsi que des galeries d’art international. Kéops fait l’objet d’un nouvel exercice de style dévoilé sur Révélations, cette fois avec le peintre Tom Geleb. L’œuvre à quatre mains, baptisée Ombres Blanches, évoque un tatouage polynésien, graphique et ethnique. Sac et paravent gainés et peints s’accordent naturellement dans un trompe-l’œil ultra visuel.
Sébastien Lepeu, entre l’accessoire et la décoration
C’est auprès d’un sellier maroquinier formé chez les Compagnons du Devoir que Sébastien Lepeu s’est familiarisé avec le cuir et a décidé de se lancer. Sa marque Gustave Maurice porte le prénom de ses deux grand-pères. Dans son atelier parisien, l’artisan se partage entre trois types de produits qui ont chacun leur clientèle : la sellerie maroquinerie à l’élégance classique, des appliques luminaires au design sobre et des sculptures d’oiseaux. Un parti pris insolite qui s’explique par la passion que Sébastien Lepeu nourrit à l’égard des grands échassiers. La commande d’une sculpture animalière par une marque de luxe a servi de point de départ. Depuis, l’artisan a perfectionné son process de fabrication. « C’est un mélange de techniques de cuir et de bricolage. Je pars de la maquette d’une cocotte en papier. Les gabarits en carton me donnent l’idée du volume. J’utilise le cuir à tannage végétal pour sa tenue et sa fermeté. Je le double et le teins sur tranche. Les renforts sont consolidés par une tige de métal. Contrairement à l’origami (une seule pièce de papier plié), l’oiseau se compose d’une cinquantaine de morceaux de cuir, raccordés les uns aux autres. » Sébastien Lepeu a réservé au salon la primeur de sa pièce la plus magistrale : une grue demoiselle à la silhouette élancée, connue sous le nom de Demoiselle de Namibie. Haute de 1,50 mètre, elle a nécessité une armature plus complexe. « Elle est imposante mais légère, ajoute le créateur. Elle a nécessité 250 heures de travail. Elle m’a largement occupé durant les confinements ! »
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